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CELUI PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE...

Christophe LASCOMBES10 mars 2004
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Aujourd'hui, la presse allemande s'intéresse entre autres à l'arrestation de Karl-Heinz Wildmoser, patron du club de football 1860 München, et de son fils, accusés tous deux de corruption dans le cadre de la construction du nouveau grand stade de la métropole bavaroise. Pour la Badische Zeitung de Fribourg, cette affaire jette une ombre hideuse sur le gigantesque projet de construction de la grande arène footbalistique de Munich. Car cet objet de prestige implique aussi tous ceux qui, de près ou de loin, ont un pouvoir quelconque sur les bords de l'Isar, bourgmestre de la ville et Ministre-président du Land inclus. Qu'arrivera-t-il alors, si la suite de l'instruction révèle des implications encore plus scandaleuses ? Selon les experts en corruption, un tel marché de 300 millions d'euros est propre à éveiller les cupidités les plus aiguës. Munich doit donc s'attendre à d'autres surprises désagréables. Avec une photo en gros-plan du principal accusé, le cigare au bec, la Tageszeitung de Berlin titre « Ça pue à Fröttmaning » et ajoute, non sans ironie : il est maintenant invraisemblable que Karl-Heinz Wildmoser senior vive l'avènement de sa dernière grande œuvre comme il l'avait rêvé : l'inauguration de la Coupe du Monde de football, le 9 juin 2006, dans l'un des plus beaux stades du monde, au beau milieu de tous les grands noms du football international. La Frankfurter Rundschau, dans ses pages Sports, relève que l'ambiance au sein du club de football 1860 München est rien moins que mauvaise. Le club n'est plus qu'à trois points de la relégation. L'incarcération de son président et de son fils crée pourtant une situation paradoxalement agréable pour l'entraîneur : il ne risque pas le renvoi immédiat de son poste en cas de défaite. A l'heure qu'il est, Karl-Heinz Wildmoser a certainement d'autres soucis en tête que le maintien de son club dans l'élite du ballon rond germanique. Pour la Süddeutsche Zeitung, la corruption en Allemagne n'est pas le fait de quelques personnes isolées, c'est devenu un sport populaire. En réalité, le dossier du grand stade de Munich, malgré le caractère spectaculaire de son objet et de son sujet, n'est qu'une étape de plus supplémentaire dans le long combat contre la corruption. Si l'on s'en tient au dicton « Qui cherche, trouve » on est bien forcé de constater qu'on cherche bien peu en Allemagne. A tel point, ajoute le journal, que dans les faits, personne ne risque véritablement d'être arrêté pour ce genre de délits. Et le scandale politique de la centrale d'incinération des ordures de Cologne et maintenant, celui du stade de football de Munich, ne sont que les exceptions qui confirment cette règle.