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Campagne électorale en Rhénanie du Nord-Westphalie

Aude Gensbittel11 avril 2005

La presse allemande revient aujourd’hui sur le lancement de la campagne en Rhénanie-du Nord-Westphalie pour les élections régionales du 22 mai. Un scrutin crucial pour le gouvernement rouge-vert, car la région représente le dernier bastion social-démocrate en Allemagne. Mais les sondages n’annoncent rien de bon pour la coalition rouge-verte. Les journaux allemands dénoncent quant à eux une mauvaise stratégie du SPD.

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Peer Steinbrück, premier ministre de Rhénanie du nord- Westphalie
Peer Steinbrück, premier ministre de Rhénanie du nord- WestphalieImage : AP

Six semaines avant le vote en Rhénanie du Nord- Westphalie, les meetings de campagne des deux grands partis n’auraient pas pu être plus différents, écrit la Tageszeitung. A Oberhausen les chrétiens-démocrates étaient véritablement euphoriques, à Dortmund les sociaux-démocrates complètement abattus. Si la CDU a offert un show à l’américaine, le meeting du SPD par contre, donnait l’impression d’être un vestige empoussiéré d’il y a 30 ans. Ce parti autrefois si fier, qui a gouverné pendant 39 ans la région la plus peuplée d’Allemagne, semble aujourd’hui à bout de souffle et à court d’idées. En effet, poursuit la taz, en ce moment tout porte à croire que la dernière coalition rouge-verte régionale sera bel et bien enterrée le 22 mai. L’apparition peu motivée de Franz Müntefering et de Gerhard Schröder samedi donne l’impression que même les leaders du SPD ne croient plus au miracle du Rhin et de la Ruhr.

Au cours des semaines à venir, le SPD devra lutter avec acharnement pour conserver son électorat, estime pour sa part le Fränkischer Tag. Car la frustration est grande dans la région, notamment à cause du chômage. Les réformes sociales entreprises par la coalition rouge-verte y sont considérées comme une rupture des valeurs sociales-démocrates. Le milieu ouvrier ne va sans doute pas tout de suite se rabattre sur la CDU, mais beaucoup resteront sans doute loin des urnes.

Pour le journal die Welt, les affiches électorales du SPD promettent une ligne politique claire, mais le comportement du candidat n°1 du parti, Peer Steinbrück, va exactement dans le sens inverse. Alors qu’il il affichait encore son soutien à ses partenaires Verts mardi dernier, voilà que ce week-end il s’est déclaré ouvert à d’autres formes de coalitions. Mais selon le quotidien conservateur, cette perspective est loin d’être réaliste : en effet, les chrétiens-démocrates et les libéraux se sont déjà officiellement mis d’accord sur une alliance. Une alliance, qui d’après les derniers sondage, pourrait bien obtenir une nette majorité.

Peer Steinbrück fait preuve d’entêtement, écrit la Berliner Zeitung. En étant moins gentil, on pourrait aussi dire que sur le plan politique, il a complètement perdu la tête. Depuis 10 ans, c’est grâce aux Verts que les sociaux-démocrates sont restés au pouvoir en Rhénanie du Nord-Westphalie. Remettre en cause cette coalition en pleine campagne, c'est tout bonnement un suicide politique.