Un conseil de guerre contre les sécessionistes à Yaoundé

Un "conseil de guerre". C'est ainsi qu'est présentée la réunion qui s'est tenu ce vendredi au Cameroun, suite aux récentes attaques meurtrières contre les forces armées camerounaise dans la région anglophone du sud-ouest. De retour du sommet UE-Afrique d'Abidjan, le président Paul Biya a annoncé son intention de faire la chasse aux sécessionnistes qu'il qualifie de "terroristes". Le risque d'une escalade de la violence est désormais bien réel dans le pays.

À l'origine de la réunion, la mort de six soldats camerounais, tous tués en deux jours. Au total, dix ont trouvé la mort en un mois. "Le Cameroun est victime d'attaques à répétition d'une bande de terroristes se réclamant d'un mouvement sécessionniste", a déclaré le président Biya, jeudi soir, à sa descente d'avion à Yaoundé, jeudi. La veille, le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication Issa Tchiroma martelait déjà que les populations camerounaises vivant dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest anglophones étaient "en otage, en situation de captivité, prises dans les serres des hors-la-loi invétérés et sans aucune vergogne."

Maintient de l'État de droit

Issa Tchiroma annonçait dès jeudi que le gouvernement prendrait "toutes ses responsabilités avant de libérer ces citoyens de l'état de captivité, de terreur et de psychose que leur impose l'idéologie antirépublicaine véhiculée par les sécessionnistes." De retour du cinquième sommet Union européenne – Union africaine, Paul Biya a donc convoqué un conseil militaire d'urgence, à huis clos. Une réunion tenue ce vendredi 1er décembre à Yaoundé, sous la présidence du ministre en charge de la Défense.

Le président Paul Biya a voulu rassuré sur sa déclaration, qualifieé de martiale par certains. "Toutes les dispositions sont prises pour mettre hors d'état de nuire ces criminels et faire en sorte que la paix et la sécurité soient sauvegardée sur toute l'étendue du territoire national". Des propos jugés convaincants par Emmanuel Pohowe, universitaire catholique et militant du parti au pouvoir "Paul Biya se bat pour la paix", estime-t-il. "Nous l'avons vu lors des affaires Bakassi, par exemple. Aujourd'hui, il y a une autre forme de guerre, alors nous disons non à la guerre. Nous ne sommes pas un peuple en duo, en double", martèle Emmanuel Pohowe.

Reste que la situation est très tendue. Tout porte désormais à croire qu'une nouvelle guerre a déjà commencé et que le paix devra encore attendre.