1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Cameroun : les coûts durs de la coupure d'Internet

Henri Fotso
2 mai 2017

Depuis le 20 avril les populations des régions anglophones sont reconnectées à Internet, après 3 mois de coupure du réseau par les autorités du pays. Mais l'arrêt d'Internet a causé d’énormes manques à gagner.

https://p.dw.com/p/2cDNo
Cybercafe in Lagos Nigeria
Image : DW/S. Olukoya

'Actuellement, les pertes sont énormes' ( John, gérant d'un cybercafé) - MP3-Stereo

Cela fait plus d'une semaine que la censure sur Internet a été levée, après plus de trois mois de coupure dans les deux régions anglophones du Cameroun. La mesure a coûté chère aux internautes en général, aux entrepreneurs numériques en particulier, et la relance économique reste difficile. C'est le cas à Buea, une ville dans le sud-ouest anglophone du Cameroun. 
 

L’affluence est de retour dans les points de service Internet. Au quartier Molyko, autour de l’Université, les opérateurs de téléphonie reçoivent du monde. Après plus de trois mois de chute d’activité, la normalisation est progressive. Mais Charly, propriétaire d’une micro entreprise numérique, a de la peine à redécoller: 

Screenshot Kampagne #bringbackourinternet in Kamerum
La campagne #BringBackOurInternet avait été lancée sur Twitter pour exiger le retour d'Internet dans les régions anglophonesImage : accessnow.org

"Honnêtement parlant, le coup reste inestimable pour moi. Perte en temps, en argent et en risque. Donc, on ne peut pas estimer."

Non loin, John, promoteur d’un cybercafé, n’arrive plus à redémarrer certains de ses ordinateurs grippés pour être restés trop longtemps sans utilisation. John préfère ne pas s’appesantir sur les pertes: 

"Actuellement, les pertes sont énormes. C’est quelque chose dont nous ne pouvons même pas parler, parce que si l’on y regarde de près, nous avons des factures, la maison, à payer, Internet que nous avions payé juste avant la coupure, ce qu’on nous demande encore de payer, sans compte notre profit manqué".

 

"L'espoir est permis"

 

C’est d’ailleurs trois jours après la levée de l’interdiction que les cybercafés ont effectivement eu la connexion à Buea, contrairement à d’autres secteurs. Et malgré ce retour d’Internet, les entrepreneurs du numérique se plaignent du débit qui reste inférieur à celui d’avant la censure, même si pour Madame Forecha Justine, cela est mieux que de risquer encore sa vie et beaucoup d’argent pour rallier Douala en deux heures de route, juste pour une connexion Internet : 

"Quand nous avons appris le retour d’Internet, cela m’a vraiment réjoui. Ce matin, j’ai réalisé un entretien au bureau des transports, et je suis maintenant dans ce cybercafé pour poursuivre les recherches. C’est plus rapide pour moi et moins cher". 

Le retour d’Internet dans les régions anglophones du Cameroun est un signe d’espoir pour Basil Azenkeng, directeur général d’un important hôtel : 

"Vous ne pouvez pas ramasser le lait qui s’est versé. Mais nous pouvons aujourd’hui prendre de nouvelles décisions pour l’avenir. Maintenant qu’Internet est rétabli, l’espoir est permis". 

Le rétablissement d’Internet dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest fait partie d’une série de mesures que prend le gouvernement camerounais pour tenter de mettre un terme à la crise anglophone. 

 

Cliuez sur l'image pour écouter l'audio