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Cameroun: désaccord autour des prochaines sénatoriales

Henri Fotso
9 mars 2018

Au moins deux partis politiques dénoncent les conditions d’organisation des sénatoriales prévues le 25 mars prochain. Entre temps, neuf autres partis sont en compétition pour conquérir les 70 sièges en jeu.

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Afrika Kamerun Yaounde
Image : picture-alliance / maxppp

'Le problème le plus important c'est mettre les camerounais ensemble'Ndogmo Fils - MP3-Stereo

Neuf partis politiques entrent en campagne électorale dès ce week-end au Cameroun. Si l’enthousiasme peut se noter dans les neuf partis en compétition, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto boycotte ces sénatoriales.

Le MRC estime qu’il aurait fallu organiser d’abord les élections municipales dont les vainqueurs constituent selon la loi le corps électoral des sénatoriales, plutôt que de reconduire les mêmes élus de 2013.

Le Mouvement pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) va plus loin pour déclarer qu’aucune élection crédible ne pourrait logiquement se tenir au Cameroun cette année.

L'union avant les élections

"Le pays ne peut pas être à feu et à sang. Les enfants du Cameroun se battent entre eux, ce qui est inédit, et les gens pensent qu’il faut aller nécessairement au Sénat. Les élections ne servent pas à grand-chose cette année. Le problème le plus important aujourd’hui, c’est mettre les Camerounais ensemble pour qu’on puisse résoudre nos problèmes, entre autre, le problème anglophone" explique Ndogmo Fils Valentin, Vice-président du directoire du Manidem.

 

La crise anglophone en toile de fond

La campagne électorale qui s’ouvre ainsi dans une ambiance de contestation devrait cependant conduire aux élections sénatoriales le 25 mars prochain, telles que convoquées par le Président Biya.

Avec 252 candidats sur l’ensemble du territoire, les neuf partis en compétition vont à la conquête de 70 sur les 100 sièges de sénateurs que compte la chambre haute du parlement camerounais. Les 30 sénateurs restants seront nommés par le président de la République, comme le prévoit l’article 20 de la Constitution du Cameroun.

Mais en réalité, sur les neuf partis, seuls le Rdpc de Paul Biya et l’Undp de son ministre du tourisme Bello Bouba Maïgari présentent en même temps les candidats dans les 10 régions du pays.

Le déséquilibre en faveur de Paul Biya et alliés conforte le Manidem dans sa position sur la l’utilité et la crédibilité du Sénat. "La crise anglophone a commencé et il y avait un Sénat. Depuis 2015 que ça bouille dans les régions anglophones, le Sénat n’a rien apporté de nouveau. Ce sont des institutions budgétivores" arugmente Ndogmo Fils Valentin.

 

Il est donc clair que le parti au pouvoir gagnera avec une majorité significative ces élections, et qu’avec un Sénat d’office acquis à la cause du régime en place, l’opposition camerounaise n’est pas bien partie pour les cinq années à venir en matières parlementaires, comme d’ailleurs les années antérieures, et quels que seraient les résultats des législatives dans quelques mois.