L'hostilité contre la France grandit au Burkina Faso
7 octobre 2022Au Burkina Fasocela fait une semaine que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été renversé par le jeune capitaine Ibrahim Traoré. Celui-ci a été officiellement désigné à la tête du pays, mercredi dernier (05.10). Plusieurs centaines de jeunes burkinabè ont manifesté hier après-midi à Ouagadougou pour soutenir le dirigeant du pays, après des rumeurs de contestations internes à l'armée.
En effet, des rumeurs ont depuis couru à Ouagadougou sur une présumée division au sein de l'armée entre d'une part les officiers subalternes dont le capitaine Traoré porterait les aspirations, et d'autre part les haut-gradés de l'armée, dont le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba faisait partie.
"Nous avons appris que les généraux sont en concertation pour nommer l'un d'entre eux à la place du capitaine Traoré. Ça ne passera pas! Ni aujourd'hui, ni demain", selon Amadou Congo, commerçant, a déclaré à l'AFP un jeune. Après environ une heure de rassemblement, un militaire est venu rassurer les manifestants en verve, les assurant que "ce qui est en train d'être dit, pour telle ou telle chose, ce n'est pas cela, on se calme".
Le gouvernement a démenti en fin d'après-midi "des informations qui circulent depuis ce matin sur les réseaux sociaux faisant état de généraux en réunion à l'état-major et des véhicules militaires qui descendent" sur Ouagadougou.
Hostilité contre la France
Les manifestants brandissaient des pancartes hostiles à la France et favorables à la Russie. Beaucoup d'entre eux plaident pour un renforcement de la coopération militaire avec Moscou.
Qu'est-ce qui explique cette francophobie exacerbée ? Ces jeunes sont manipulés, répond Ahmed Aziz Diallo, ancien député-maire de Dori, dans le nord-est du Burkina Faso.
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