Bujumbura droit dans ses bottes à Genève
27 septembre 2016Martin Nivyabandi, le ministre burundais des droits de l'homme a dénoncé les témoignages récoltés par les experts "impossibles à vérifier". Il a réfuté le terme de milice qui désigne la ligue des jeunes du CNDD-FDD, les Imbonerakure.
Il a demandé les noms de ceux qui travailleraient avec la police et l'armée, car selon lui, le gouvernement l'ignore. Cette ligue, ce sont des jeunes qui construisent des écoles et des centres de santé, d'après Martin Nivyabandi. Le ministre s'est aussi vanté que depuis le début de l'année la paix était revenue dans le pays et que 90 000 habitants étaient rentrés volontairement au Burundi.
En revanche, Armel Niyongere, de SOS Torture Burundi, a compté les cas de torture, plus de 1000 en quelques mois. Armel Niyongere s'est alarmé que des demandes de radiations d'avocats - dont lui-même- aient été formulées. En cause selon lui: leur collaboration avec le Comité contre la torture des Nations unies.
Une "bouée de sauvetage"
Le chef de la mission onusienne, Christof Heyns, également Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, a demandé au ministre burundais des Droits de l'homme d'accepter la "mission d'enquête" promue par le rapport. "Ce n'est pas une menace mais une bouée de sauvetage", a-t-il prévenu.
Parmi les pays qui se sont exprimés à Genève, l'Allemagne et la Suisse ont plaidé pour le dialogue interburundais, le Luxembourg est partisan de la commission d'enquête souhaitée par les experts de l'ONU et le Rwanda s'est prononcé en faveur d'une solution pacifique au Burundi.