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Bruxelles évite les sujets qui fâchent

Jean-Michel Bos2 mars 2012

Pour la première fois depuis deux ans, les Européens n'ont pas organisé un "sommet de crise". Pourtant, la crise n'est pas finie mais les responsables européens ont tout fait pour éviter les thèmes qui les divisent.

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La chancelière Angela Merkel en discussion avec le président du Parlement, Martin Schulz.
Belgien EU Gipfel Finanzkrise Angela Merkel und Martin SchulzImage : Reuters

Tout avait été préparé de manière à ce que soit effacée cette impression d'urgence – de panique même – qui a prévalu à chacun des sommets précédents. Les chefs d'États et de gouvernements européens se sont donc réunis hier et ce matin à Bruxelles pour un sommet consacré à d'autre sujets, à commencer par le pacte budgétaire, voulu par Berlin pour imposer la règle d'or du zéro déficit.

Mais premier revers pour Angela Merkel : les Irlandais ont annoncé qu'ils allaient organiser un référendum sur la question ce qui n'est pas rassurant car les Irlandais ont pris la fâcheuse habitude de répondre non aux référendums sur l'Europe. Enfin, il y a le favori à l'élection présidentielle française, François Hollande, qui a dit que, s'il était élu, il voulait réviser ce pacte budgétaire pour y inclure plus de mesures sur la relance de la croissance.

EU heads of states and governments pose for a family photo during an European Union summit in Brussels March 1, 2012. EU leaders wrestled on Thursday with the balance between budget austerity and reviving lost growth at the first summit for two years in which the euro zone debt crisis did not eclipse all else. REUTERS/Yves Herman (BELGIUM - Tags: POLITICS BUSINESS)
La "photo de famille" du sommet des 27 chefs d'États et de gouvernements européensImage : Reuters

Pompier de l'Europe

La croissance justement était le thème principal de ce sommet. Mais aucune mesure concrète n'a été annoncée. Les Européens ont pourtant pris conscience du problème. Le FMI et les Etats-Unis ne cessent de leur rappeler que les économies seules ne suffisent pas. Mais rien n'y fait : aucune mesure phare pour l'instant n'a été mise sur la table. Pourtant il y a urgence : le chômage en Europe a dépassé la barre des 10% et il atteint 23% en Espagne.

Enfin, un autre sujet qui fâche : le fameux parapluie financier européen qui lui était bien à l'ordre du jour de ce sommet. Le mécanisme actuel, le Fonds européen de stabilité financière, chargé d'aider les États au bord de la faillite, est doté de 350 milliards d'euros. Il va être remplacé en juillet par le Mécanisme européen de stabilité qui est une plus grosse enveloppe, cette fois de 500 milliards d'euros.

Mais tout le monde dit que ce n'est pas assez pour jouer les pompiers de l'Europe : la majorité des Européens le disent, Washington et Pékin l'ont fait savoir, de même que le FMI. Mais la seule à dire non à une augmentation est la chancelière Angela Merkel qui se montre décidément très près de ses sous. Une décision devrait être prise d'ici la fin du mois et selon toutes vraisemblances, Madame Merkel devra céder.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sandrine Blanchard