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Brigitte Mohnhaupt bientôt libre?

Carine Debrabandère23 janvier 2007

Elle a ébranlé l’Allemagne des années 70 : la RAF, la Fraction Armée Rouge plus connue à l’étranger sous le nom de Bande à Baader, du nom du fondateur de cette organisation terroriste, Andreas Baader. Deux anciens responsables, en prison depuis une vingtaine d’années, pourraient bénéficier d’une remise de peine. L’affaire fait grand bruit en Allemagne.

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La Fraction Armée rouge ébranle l'Allemagne des années 70
La Fraction Armée rouge ébranle l'Allemagne des années 70Image : AP Graphics/DW

Elle est considérée comme l’un des cerveaux de l’enlèvement, puis de l’assassinat, de Hanns-Martin Schleyer, le « patron des patrons » allemands : Brigitte Mohnhaupt, membre de la Fraction Armée rouge, groupe terroriste d’extrême-gauche qui aspirait à une révolution d’inspiration maoiste.

Nous sommes en septembre 1977 – un automne qui déstabilise la République fédérale qui se remettait doucement de la révolte estudiantine et du choc pétrolier. Jürgen Ponto, le patron de la Dresdner Bank, l’une des plus grandes banques allemandes, et Siegfried Buback, procureur général, sont assassinés par la RAF. Hans-Martin Schleyer est enlevé le 5 septembre. Objectif : obtenir la libération de trois membres fondateurs de la RAF, emprisonnés depuis 1972 : Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe. Quelques jours plus tard, et toujours dans le même but, un avion de la Lufthansa est détourné par un commando palestinien sur Mogadiscio, en Somalie. Une centaine de passagers sont pris en otage. Les forces spéciales allemandes les libèrent le 18 octobre, une intervention au cours de laquelle meurent trois des quatre membres du commando. Le même jour, les autorités allemandes annoncent le suicide en prison d’Andreas Baader et de ses deux compagnons.

Des drames à répétition qui ont secoué l’Allemagne des années 70 en plein travail de deuil sur son passé national-socialiste, alors que les étudiants en colère interrogeaient leurs aînés sur leur responsabilité dans les crimes nazis. « Plus jamais ça ! » , le mot d’ordre de toute une génération de laquelle sont issus les membres de la Fraction Armée rouge. Une génération particulièrement empreinte d’un élan démocratique, effarée et effrayée par le fait que des jeunes révoltés puissent basculer dans le terrorisme.

Après près d’un quart de siècle passé en prison, Brigitte Mohnhaupt, aujourd’hui âgée de 57, demande une remise en liberté. Selon la justice allemande, elle ne présente plus de danger pour la société. Pour la veuve du patron des patrons allemands, cette remise en liberté serait un scandale.

La décision devrait tomber début février. Tout comme pour Christian Klar, autre détenu de la RAF, emprisonné pour les mêmes raisons que Brigitte Mohnhaupt, qui a requis la grâce présidentielle.