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BND : Une commission d'enquête parlementaire inefficace?

Yann Durand18 janvier 2006

La création d’une commission d’enquête parlementaire pour éclairer sur les agissement des service secrets allemand durant la guerre en Irak est pratiquement chose faite. L’opposition dispose de suffisamment de voix pour emporter la décision ( 166 par rapport au 154 requis au parlement, soit 25% des sièges) . Mais l’on craint que les résultats restent superficiels car les différents groupes politiques ont des intérêts divers. C’est le principal credo de la presse allemande ce matin.

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Des agents allemands ont-ils aider les USA en Irak?
Des agents allemands ont-ils aider les USA en Irak?Image : dpa - Bildfunk

Service secret et démocratie: C’est un paradoxe, affirme la Süddeutsche Zeitung. Mais puisque la démocratie ne peut embellir le monde, cette contradiction doit être réduite au possible. La recette du quotidien est simple : autant d’opacité que nécessaire et autant de contrôle et de publicité que possible. Et c’est du ressort des commissions parlementaires de contrôle du service de renseignement. Elles sont censées rendre ce dernier plus compatible à la démocratie. Mais, prévient le journal, cela ne fonctionne que si ces commissions reçoivent les informations nécessaires.

"Seul celui qui n’envoie pas d’agents, ne participe pas à la guerre." C’est l’avis de Max Stadler, porte-parole des affaires intérieures du groupe parlementaire du FDP, qui s’exprime dans la Frankfurter Rundschau. Selon lui, la mise en place d’une commission d’enquête ne doit pas se cantonner à l’affaire irakienne, mais aussi évoquer l’implication de l’état dans les vols de la CIA et la participation à des interrogatoires musclés en Syrie, autrement dit : les limites du rayon d’action d’un gouvernement dans sa lutte contre le terrorisme.

La Tageszeitung de Berlin, quant à elle, présume d’une enquête parlementaire tronquée. La commission de contrôle parlementaire partage la version du ministre des affaires étrangères, selon laquelle les Agents du BND n’ont pas fourni de coordonnées de cibles aux USA. Pas étonnant, observe la TAZ, car le gouvernement jouit d’une majorité de deux tiers au sein de l’instance, rendue ainsi inoffensive sous la grande coalition. Pire encore, la commission d’enquête risque de ne pas être plus incisive car la CDU veut un service secret fort et compte réduire les domaines d’investigation au plus anodin, tandis que le FDP est plus intéressé par les zones d’ombres de la lutte antiterroriste que par les événements du 7 avril 2003.

Même son de cloche enfin dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Qui rappelle que par le jeu de la répartition des membres, la grande coalition aura trois fois plus de temps de parole que l’opposition lors des audiences. Un déséquilibre qui vaut également pour les capacités en personnel et en moyens financiers. Et de conclure que dans ce contexte ce sera dur pour l’opposition de faire son travail avec efficience.

Mais encore faut-il que la création d’une commission d’enquête soit votée.