BND: plus question d'espionner

Par cette interdiction prononcée à l’encontre du BND, le gouvernement allemand reconnaît implicitement que les services d’espionnage ont bien placé sous surveillance certains journalistes allemands - alors que le BND n’est censé opérer qu’à l’étranger. « Des cas isolés dans le passé », souligne Berlin, qui, à l’avenir ne devraient plus se reproduire.

Rappelons que les services secrets allemands font déjà l’objet d’une commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner leur rôle dans une affaire concernant deux agents allemands à Bagdad. Des agents qui auraient partagé leurs informations avec les Américains il y a trois ans, au début de la guerre en Irak.

Dans son édition de ce lundi l’hebdomadaire politique Der Spiegel reconnaît en tous les cas que des journalistes du magazine ont bien travaillé pendant plusieurs années pour le BND. Il est question notamment d’un informateur qui aurait travaillé sous le nom de « Sommer ». Un autre journaliste indépendant aurait également fourni des informations sur l’un de ses confrères travaillant pour « Focus », l’autre grand magazine politique du pays.

Les services de renseignement disent aujourd’hui « avoir commis des erreurs ». Le but de la manœuvre était de découvrir d’où provenaient certaines fuites sur les opérations du BND.

Le gouvernement allemand a demandé entre-temps un rapport aux services secrets sur la question. On s’attend prochainement à quelques limogeages.