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Bilan de la conférence de Berlin sur l'Afghanistan

Aude Gensbittel2 avril 2004

La presse allemande consacre aujourd’hui de nombreux commentaires à la conférence sur l’avenir de l‘Afghanistan qui s’est achevée hier à Berlin. La communauté internationale a assuré à Kaboul la poursuite de son engagement financier, avec des promesses de dons d’un montant de 8,2 milliards de dollars pour les trois ans à venir, mais aussi de son engagement militaire. Il s’agit notamment d'aider l‘Afghanistan à faire face à l'organisation de ses premières élections démocratiques et à la lutte contre l'opium. Une tâche qui pour les journaux allemands s’annonce difficile et de longue haleine.

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Gerhard Schröder et Hamid Karsai lors de la conférence de Berlin sur l'Afghanistan
Gerhard Schröder et Hamid Karsai lors de la conférence de Berlin sur l'AfghanistanImage : AP

Lors de la conférence, les diplomates et les politiciens occidentaux ont esquissé la vision d’une nouvelle nation, autour du concept pompeux de "nation building" écrit la Süddeutsche Zeitung. Mais il n’existe aucune certitude que cette expérience ambitieuse en Afghanistan va vraiment réussir. Le gouvernement de transition d’Hamid Karsai a certes tenu bon jusqu’à présent, poursuit le journal de Munich, mais trois de ses ministres ont déjà perdu la vie, ce qui est symptomatique des intrigues meurtrières qui se déroulent encore en Afghanistan. Pour l’instant, le gouvernement n’a rien créé d’autre qu’un fragile édifice. Dans beaucoup de provinces règnent encore les seigneurs de guerre et les chefs de tribu, rappelle le quotidien, ils ont leur propre système et aussi leurs propres milices pour défendre leur Etat dans l’Etat contre les velléités de Kaboul.

Sans argent pas de reconstruction, écrit la Frankfurter Rundschau, sans reconstruction pas de sécurité à long terme, sans sécurité pas de démocratie, et sans véritables progrès démocratiques pas de financement international durable. Pour le quotidien de Francfort, c’est peut-être là la conclusion la plus importante de la conférence de Berlin : tous les éléments de l’engagement international sont interdépendants. Les élections de septembre ne suffiront pas à assurer la réussite de la reconstruction d’un pays effondré et à l’économie presque entièrement ravagée, poursuit le journal. Mais si ces élections échouent – ce qui n’est pas du tout exclu – la reconstruction se trouvera dans une impasse. Le succès dépend moins de la promesse de don de telle ou telle somme d’argent que de la détermination de la population afghane.

Pour la Tageszeitung, les promesses d’aide financière à l’Afghanistan lors de la conférence montrent que la communauté internationale a conscience de ses obligations. Elle ne peut pas se retirer d’un pays en train de construire les structures d’un Etat démocratique. Depuis la chute des taliban, beaucoup a été fait en Afghanistan dans le domaine de la démocratie et des droits de l’Homme, écrit le journal de Berlin. Mais cela ne signifie pas pour autant que ce processus est irréversible.