"Berlin mérite d'être la capitale"
3 septembre 2010"Je me souviens. Il y avait beaucoup de mouvement dans la population. Il y avait plein de gens qui voulaient que Bonn reste la capitale. Il y a eu plein de campagnes, des gens qui mettaient des autocollants sur leurs voitures…"
Césaire Beyel est président du centre germano-africain de Bonn. Il est arrivé en 1989 en Allemagne, en tant que boursier de l'Etat camerounais. En 1997, il trouve un emploi à Bonn et s'y installe. En 1997, Bonn n'était déjà plus la capitale sur le papier même si à cette époque, les députés siégeaient encore sur les bords du Rhin
"Ils y en avaient aussi qui trouvaient que Berlin, qui avait déjà été la capitale, le redevienne. Personnellement, j'aurai bien aimé que Bonn reste la capitale. C'était quand même plus intéressant. On avait l'ambassade du Cameroun tout prêt et puis c'était aussi assez mélangé. Maintenant aussi mais beaucoup moins qu'avant. C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de mesures prises pour compenser le départ. Il y a même des ministères qui n'ont pas déménagé ou en partie seulement . Donc, vu comme cela, Bonn conserve une certaine importance. Mais je trouve que oui, il y a eu un grand changement. C'est différent. Mais soyons réaliste. Je trouve que Berlin a sa place, Berlin le mérite.
Révolution pacifique
Theophile Owona a lui aussi bénéficié d'une bourse du gouvernement camerounais. Il est arrivé il y a encore plus longtemps que son compatriote en Allemagne, à tel point qu'il ne se rappelle plus exactement si c'était il y a 25 ou 30 ans. Depuis 1995, il enseigne les sciences politiques à l'Université de Bonn. Lui aussi a été marqué par la Réunification et par la Révolution pacifique menée par le peuple allemand
"La volonté du peuple allemand de se réunifier, avec ce slogan "nous sommes le peuple". Cela m'a impressionné. C'était une révolution de paix, sans écoulement de sang. Tout s'est passé paisiblement. Les Allemands ont respecté leur constitution, qui prévoyait que Bonn serait la capitale provisoire jusqu'à ce que l'Allemagne soit réunifiée. Ils ont respecté leur constitution et c'est ca qui m'a beaucoup plu. Quand on voit dans nos pays du tiers-monde, on ne respecte même pas nos propres constitutions mais les Allemands malgré une séparation qui a duré plus de 40 ans, ils ont respecté leur loi constitutionnelle"
La révolution pacifique telle qu'elle s'est déroulée en Allemagne en 1989, c'est ce que souhaite Théophile Owona pour le continent africain
"C'est ça qu'on souhaite pour l'Afrique car le continent est dominée par des dictateurs. Certains ont passé plus de 30 ou 40 ans au pouvoir et ils sont en train de changer de constitution pour passer le flambeau à leurs enfants. Pourtant, ce sont des Républiques démocratiques. Ce n'est pas synonyme de monarchie républicaine. Mais en Afrique tout est permi. C'est ce côté positif que j'ai vécu ici que je souhaite au peuple africain. L'expression c'est nous le peuple, les Africains doivent savoir que c'est le peuple qui est souverain pas le président de la république"
Théophie Owona espère un jour pouvoir rentrer au pays, y enseigner et surtout, faire profiter de son expérience, historique, aux jeunes Camerounais.
Auteur: Konstanze von Kotze
Edition: Carine Debrabandère