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Berlin, capitale de l'immobilier encore bon marché

4 décembre 2007

Berlin est la capitale de l'immobilier pas cher. En Europe cela commence à se savoir : 70% des appartements vendus sont actuellement achetés par des étrangers, Anglais et Scandinaves en tête.

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À Berlin, 70% des appartements vendus sont actuellement achetés par des étrangers.
À Berlin, 70% des appartements vendus sont actuellement achetés par des étrangers.Image : picture-alliance/dpa

Un reportage de Sophie Grénery de la Deutsche Welle.

Lars et Ingrid ont l'habitude des week-ends à Berlin. Tous deux musiciens, ils s'y rendent d'habitude pour assister à des concerts. Mais cette fois-ci, ce couple de Norvégiens est venu pour les affaires. Depuis le début de la journée, Lars et Ingrid ont visité cinq appartements. Objectif : acquérir un bien immobilier dans la capitale allemande.

Très tendance, Berlin attire de nombreux étrangers
Très tendance, Berlin attire de nombreux étrangersImage : Der Senat von Berlin

Lars se montre séduit par Berlin : «On habite à la campagne, près de Bergen en Norvège... Maintenant on voudrait bien acheter un appartement dans une grande ville. Ce serait une bonne combinaison...»

Pour Ingrid, il s'agit aussi d'un choix linguistique : «Et puis à Berlin, il y a plein de possibilités. Je pourrais m'imaginer vivre dans les quartiers de Charlottenburg, ou ici, à Kreuzberg... On avait pensé à acheter en Italie ou en France, mais pour nous, Scandinaves, c'est plus facile d'apprendre l'Allemand.»

Dernier appartement de la matinée : un 46 mètres carrés au dernier étage, dans une rue animée de Kreuzberg. Orientation sud avec balcon et cuisine intégrée. Le tout pour 90.000 euros.

Comparé à la Norvège, les prix sont nettement moins élevés.
Comparé à la Norvège, les prix sont nettement moins élevés.Image : dpa

Une aubaine pour ce couple qui ont affaire en Norvège à des prix nettement plus corsés, comme en témoigne Ingrid : «Les prix à Berlin? Ils sont extraordinairement bas ! Comparé à la Norvége, on paie 30% de moins ! C'est pour cela qu'on a abandonné l'idée d'acheter quelque chose dans une ville norvégienne. En plus, à Berlin, nous serons dans une ville encore plus grande.»

Si tout va bien, Lars et Ingrid comptent arrêter leur choix début janvier pour emménager à Berlin au printemps prochain. Pas de problème pour réunir les fonds, leur banque, norvégienne, leur mettra à disposition plus de 80 % de la somme.

La vague "Viking" est donc bien en marche. À tel point que les agences immobilières ciblent désormais cette clientèle nordique et solvable et que de nombreux promoteurs scandinaves s'établissent directement à Berlin pour accompagner au plus près leurs compatriotes dans les démarches administratives.

Trine Borre, Danoise a ouvert il y a deux ans sa propre agence immobilière. Les affaires marchent pour elle : «On fait visiter des appartements tous les jours : à des Danois, des Suédois, des Norvégiens principalement. On réalise chaque mois entre 3 et 8 ventes... Avec des étrangers. Les Allemands eux, sont incapables de se décider, ils regardent une fois, deux fois... Mais à la fin, on finit par vendre à un Scandinave.»

Les locataires les plus modestes déménagent dans des quartiers périphériques.
Les locataires les plus modestes déménagent dans des quartiers périphériques.Image : picture-alliance / dpa

Il faut dire que les Berlinois n'ont pas la fièvre acheteuse. En tout cas pas en matière d'immobilier. À Berlin, 90% des habitants sont locataires. L'histoire particulière de la ville tout comme le niveau de revenu modeste des Berlinois expliquent ce taux relativement élevé pour une grande ville allemande.

À Berlin, 90% des habitants sont locataires.
À Berlin, 90% des habitants sont locataires.

Voilà pourquoi Rainer Wild, de l'association berlinoise des locataires berlinois regarde avec un certain scepticisme l'engouement des étrangers pour le marché immobilier berlinois : «On a plusieurs exemples d'appartements qui ont été vendus à je-ne-sais quel avocat moscovite. Le problème, c'est que l'achat est réalisé dans un but purement spéculatif. Cela a des conséquences assez désagréables pour les locataires. Ils sont confrontés à une augmentation immédiate de leur loyer. À mon avis, cela risque à terme de porter un coup très sérieux à la célèbre "homogénéité sociale" de la ville. Car les foyers les plus modestes, qui ne sont pas capables de payer un loyer plus cher déménagent dans des quartiers périphériques.»

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La beauté de Prague et ses prix modérés attirent aussi les capitaux étrangersImage : Illuscope

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