Berlin abrite une conférence sécuritaire européenne
17 septembre 20076000 soldats des forces internationales de l’OTAN sous le commandement de l’Union européenne dans une région marquée par la guerre. Il s’agit d’ "Althea", une mission lancée en 2004 et baptisée du nom de la déesse grecque de la guérison. L’objectif était donc clair : permettre, dans la paix, la reconstruction d’un Etat démocratique opérationnel. Dans les Balkan, on s’est mis dès lors à rêver de réaliser une politique européenne homogène. Mais voilà ! La réalité est toute autre comme le déplore Senad Slatina du centre de Sarajevo pour la stratégie d’intégration à l’Europe. Selon lui: "Ce qui ressort clairement de l’engagement en Bosnie- Herzégovine, et qui représente l’habituel point faible de l’Union européenne, c’est l’incapacité de formuler une politique extérieure et sécuritaire communautaire. Cela s’exprime particulièrement en temps de crise, dans les situations qui engendrent beaucoup de problèmes et de défis sécuritaires."
Lorsque des forces nationalistes dominent la scène politique, par exemple, et bloquent des réformes nécessaires. Résultat : musulmans et serbes bosniaques ne peuvent s’entendre sur une police commune. Et pourtant l’Union européenne en avait fait une des conditions de l’adhésion. Les quelques 50 fonctionnaires de police dépêchés par l’union en tant que cellule de conseil, n’ont pu faire avancer les choses. Et pour cause ! Ils ne disposent d’aucun mandat leur permettant d’imposer quoique ce soit aux politiciens bosniaques. " Ce n’est pas une institution qui serait en mesure de provoquer une décision et de régler un problème rapidement.", explique Senad Slatina. En effet l’Union européenne préfère s’en tenir aux préceptes prévalant dans la médiation internationale : La responsabilité doit petit à petit entièrement revenir aux bosniaques. D’autant que la situation sécuritaire en Bosnie-Herzégovine ne présente plus aucun danger. D’ailleurs la réduction des troupes de 6000 à 2500 hommes l’illustre bien ; la présence militaire n’a plus qu’une valeur symbolique qui, en outre, donne aux locaux le sentiment d’appartenir à l’Europe. Cela suffit-il ? C’est une des questions auxquelles la conférence de Berlin tente de répondre.