Un voyage "historique" à Cuba
21 mars 2016"L'adjectif "historique" est tout à fait approprié pour qualifier la visite du président américain à Cuba, relève la Süddeutsche Zeitung. Obama met fin à un état de choses qui était absurde. Les Etats-Unis et Cuba vivaient une relation bizarre qui prend fin maintenant avec la visite de Barack Obama. Washington justifiait jusqu'ici sa rigide politique de boycott et d'embargo vis à vis de Cuba en prétendant qu'à La Havanne une bande de communistes dangereux étaient au pouvoir. Cette politique d'embargo qui touchait avant tout la population et moins les fonctionnaires cubains, est dépassée", constate le quotidien de Munich.
"Obama a reconnu que l'île communiste se transformera plus grâce au commerce et aux contacts, que par des pressions, estime le Tagesspiegel. "'L'embargo ne fonctionne pas !', a déclaré le président américain qui est un homme pragmatique, et non pas un idéologue. Barack Obama a compris que des régimes autoritaires ont besoin d'un ennemi pour survivre. Aujourd'hui, à Cuba, Obama est plus aimé que les Castros !" affirme encore le journal de Berlin…
Le journal Volksstimme est lui moins optimiste quant à de possibles progrès pour les Cubains: "L'ouverture des Etats-Unis ne signifie pas pour autant une ouverture du régime castriste. Car, rappelle le journal de Magdebourg, depuis le début du rapprochement entre les deux pays, plusieurs milliers de dissidents ont encore été arrêtés. Rien qu'en 2015, 45.000 Cubains se sont réfugiés aux Etats-Unis. Tous ces Cubains là ne croient pas à une rapide amélioration de la situation politique et économique. Plus d'un Cubain redoute même qu'il ne s'agisse simplement que de relations économiques susceptibles de prolonger encore la survie du système !" ...
Autre thème: L'application de l'accord UE -Turquie
L'accord de Bruxelles sur la gestion des flux migratoires vers l'Europe fait aussi l'objet de commentaires dans la presse…
"Cet accord avec la Turquie n'est satisfaisant, ni sur le plan politique, ni sur le plan juridique ou moral ! " relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Mais c'est jusqu'ici la meilleure option que l'Europe ait trouvée pour mettre fin à un état de choses inacceptable à ses frontières extérieures du sud-est et qui rapproche de l'objectif recherché par presque tous : réduire la pression migratoire," conclut le quotidien de Francfort...
L'autre grand quotidien de Francfort, la Frankfurter Rundschau se montre plus critique vis-à-vis de cet accord : "La Turquie doit faire ce pourquoi la chancelière elle-même avait critiqué l'Autriche et les pays des Balkans, à savoir : fermer les frontières ! L'Europe essaie de vendre cela comme un succès. Certes, pour la première fois, l‘ Union européenne a adopté une ligne commune. Mais cette ligne n'est pas belle ! Elle court le long de barrages de protection en Turquie et de barrières intérieures en Grèce... Pourtant, même si l'UE mise sur des expulsions en masse, le droit à l'asile reste un droit individuel!" rappelle la Frankfurter Rundschau...