Avec Maduro, le Venezuela court à sa perte
31 juillet 2017Sans élections, pas de démocratie, écrit la Süddeutsche Zeitung. Mais lorsque les élections se déroulent comme elles se sont déroulées, dimanche, au Venezuela, elles peuvent aussi participer à la destruction de la démocratie. Le président Nicolás Maduro avait pris soin de fixer les règles du jeu en amont. Officiellement, la population était invitée à s'exprimer sur une Assemblée constituante.
Mais en réalité, ce vote visait à déposséder le Parlement de ses pouvoirs pour en reformer un nouveau, plus favorable au chef de l'Etat. Selon le journal, il n'y a que trois choses qui pourraient pousser Nicolás Maduro à changer d'orientation : une révolte de l'armée, des sanctions sévères des Etats-Unis et de la Chine, les deux plus gros acheteurs de pétrole vénézuélien, ou encore la prise de conscience qu'il est en train de mener un pays, autrefois riche, à sa perte. La Süddeutsche Zeitung mise, en premier lieu, sur ce troisième point.
La Libye doit s'appuyer sur ses chefs de tribu
La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse quant à elle à un autre pays en train de sombrer dans le chaos : la Libye. Depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, nombreuses ont été les initiatives prises pour tenter de stopper la désintégration de la Libye. Aucune n'a été couronnée de succès, déplore le journal.
Le récent accord conclu à Paris entre le civil Fayez al-Sarraj et le militaire Khalifa Haftar ne devrait pas échapper à cette règle, notamment parce qu'il fait fi des rapports de force sur le terrain. Or, selon le journal, la clef de la pacification libyenne est entre les mains des chefs de tribu.
Policiers racistes en Grande-Bretagne
De pacification, il n'en est pas question dans Die tageszeitung. Le journal de gauche commente l'attitude de la police en Grande-Bretagne vis-à-vis des minorités. En moins de quatre semaines, le décès de deux noirs en détention a provoqué manifestations et émeutes.
Ces évènements rappellent que si les violences policières à l'égard des minorités ethniques n'ont pas la même ampleur qu'aux Etats-Unis, elles existent aussi en Grande-Bretagne. Chaque année, près de 7.000 plaintes pour actes racistes sont déposées auprès de la police londonienne. Et cela fait des décennies que l'on sait que les noirs sont bien plus souvent fouillés ou arrêtés dans la rue que les blancs.
Qu'est-ce qui cloche ? Pour die Taz, le problème se trouve avant tout dans le recrutement. Aussi longtemps que la police mais aussi la justice resteront elles-mêmes majoritairement blanches, il y a peu de chance de voir les choses bouger.