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Aux origines des Maï-Maï

21 juin 2017

En RDC, après les récentes attaques visant la Monusco et les forces de l'ordre congolaises dans le nord Kivu, des interrogations subsistent sur la véritable identité des assaillants et les soutiens dont ils bénéficient.

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Mai-Mai-Rebellen
Image : picture-alliance/dpa

Quand la rébellion Maï-Maï a éclaté au mois d'août 1964, elle avait essentiellement pour but de combattre Joseph Kasa-vubu premier président du Congo post-colonial et Moise Tschombé, son Premier ministre. Tous deux étaient accusés de détourner leur profit l'argent du Congo. Pierre Mulele qui dirigeait a l'époque la rébellion Maï-Maï se disait défenseur des idéologies lumumbistes, proche du communisme.

Cette approche plus nationaliste, indique le politologue congolais Alfred Shango, lui avait valu une popularité surtout au Bas-Congo, fief de la révolte armée, puis dans l'est du pays ou la rébellion s'est ensuite repliée. Mais le politologue congolais explique qu'aujourd'hui ceux qui se disent Maï-Maï ne revendiquent plus les origines historiques du mouvement : "Le mot Maï-Maï est devenu un nom commun qui rassemble toutes les forces qui surgissent chaque fois dans le Kivu contre le pouvoir en place. Et quand il y a eu par exemple la présence des troupes rwandaises en 1998, les groupes Maï-Maï ont surgi dans l'est contre cette présence étrangère."

Prendre les armes pour contrôler les mines

Il s'agit actuellement de plusieurs groupes armés, se regroupant essentiellement sur base tribale, et actifs dans le nord et dans le Sud-Kivu. Les localités de Walikale et Masisi, au nord de Goma, furent le centre des activités des Maï-Maï au Nord-Kivu. Mais les localités de Walangu et Bunyakiri au sud du lac Kivu, Fizi et Shabunda entre la frontière rwandaise et Kindu ont aussi connu, dans le passé, les milices Maï-Ma, tout comme la province de Maniema.

Alors comment expliquer la résurgence des milices Maï-Maï dans la région ?

"A un moment donné, ils étaient traqués, ils étaient affaiblis puisqu'ils n'avaient plu d'argent. Ils étaient chassés des zones minières qu'ils occupaient", explique Jean Paul Kuyamba de la Lucha, la Lutte pour le Changement à Goma. "Le phénomène groupes armés et zones minières est indissociable ici en RDC."

Le problème est d'ailleurs plus économique que politique, explique Jean Paul Kuyamba. Selon lui, faute de subvenir aux besoins d'une jeunesse largement désœuvrée, cette dernière n'a d'autre choix que de penser à s'enrichir rapidement par la conquête des régions minières.