Aux Etats-Unis, des mondes parallèles
8 novembre 2016
"Aux Etats-Unis, le débat politique et social est polarisé comme jamais depuis la guerre de sécession au 19 ème siècle", constate le quotidien est-allemand Mitteldeutsche Zeitung. "Les fossés sociaux, politiques, médiatiques sont de profonds abîmes séparant des mondes parallèles, qui ne communiquent plus les uns avec les autres. Ce ne sont plus des opinions ou des arguments que l’on échange, mais des insinuations, des calomnies, des attaques verbales ou parfois même physiques", s’indigne l’éditorialiste.
Die Welt rend le candidat républicain responsable de cet état de choses : "Le niveau rhétorique d’une bassesse sans exemple de la campagne de Donald Trump a détruit le canon traditionnel des valeurs et usages politiques aux Etats-Unis, respecté jusque là par tous les partis. Cela a changé, constate le quotidien pour lequel Hillary Clinton serait en mesure de remettre ces valeurs à l’honneur. Adolescente, elle était conservatrice de droite, étudiante, elle était de gauche et aujourd’hui elle est une farouche partisane du centre. Et si Clinton, -qui dispose de qualités de dirigeante selon die Welt-, devait l’emporter, l’Allemagne pourrait compter sur elle…"
Le quotidien Hannoversche Zeitung ne partage pas cet avis et s’attend à des difficultés dans les relations germano-américaines : "Que dira Berlin, si Hillary Clinton veut imposer des zones d’exclusions aériennes en Syrie, même au prix d’une crise avec la Russie? L’éditorialiste fournit lui même une réponse: „La vérité est que, quel que soit le vainqueur de cette élection, on aura toujours des problèmes avec les Etats-Unis!"
Autre thème, concernant l'Allemagne: le projet d’une législation sur l’immigration
Un projet présenté par le SPD, le parti social-démocrate, avec un système de points tenant compte de divers critères. La Frankfurter Rundschau estime que le projet présenté par les sociaux-démocrates, et qui s'inspire du modèle canadien arrive au bon moment: "Après que l’euphorie et l’hystérie sur le nombre des réfugiés de l’année passée se sont dissipées, il est temps de dresser un bilan: la population allemande diminue, la plupart des réfugiés sont peu qualifiés et ils ne pourront compenser le manque de personnel qualifié dans les entreprises allemandes. D’ailleurs, ce n’est pas leur devoir, ils sont ici pour des raisons humanitaires. Ce dont l’Allemagne a besoin, c’est d’un système pour recruter des candidats qualifiés sur le marché international, sans les obliger à passer par une fausse procédure d’asile et sans les décourager par une multitude de règlements compliqués. Un système à points pourrait être une solution souple, apte à résoudre le problème démographique allemand.", conclut le journal de Francfort.
Sur le même thème, le Tagesspiegel rappelle les paroles de l’ancien président allemand Richard von Weizsäcker: 'L’asile c’est pour les gens qui ont besoin de nous. L’immigration c’est pour les gens dont nous avons besoin.' "Que l’Allemagne ait besoin de gens est indéniable, relève le quotidien berlinois. Mais la législation allemande sur les étrangers est terriblement compliquée – trop compliquée pour une économie interconnectée de manière globale comme l’est l’économie allemande. Et c’est pourquoi il est temps de se doter d’une nouvelle législation appropriée sur l’immigration, telle que le SPD l’a proposée.", conclut le journal de Berlin.