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Au Togo, la rupture du dialogue fait craindre le pire

Noël Tadégnon
21 septembre 2017

Les manifestations de l'opposition et du camp pro-gouvernemental se poursuivent, et la rupture du dialogue entre les deux camps fait redouter une dérive violente.

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Togo Demonstration Togo
Image : picture-alliance/dpa/A.Obafemi

Face à la crise politique, aucun cadre de dialogue ne permet à l'heure actuelle d'aboutir à une solution consensuelle entre le pouvoir et l'opposition togolaise. L'Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir, met le cap sur un référendum après l'adoption d'une modification de la Constitution.

"Il n'y a que le référendum qui puisse nous départager", explique Olego Keyewa, membre du parti UNIR. "Vous savez, la majorité est toujours silencieuse, et souvent les papillons se prennent pour des oiseaux. Je pense que pour le referendum, les populations sortiront, elles voteront oui, massivement."

 

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Image : picture-alliance/dpa/A.Obafemi

L'opposition ne lâche rien

 

De son côté, l'opposition campe sur ses positions. Elle exige le départ du pouvoir du président Faure Gnassingbe et réclame le retour à la Constitution de 1992.

Dodji Apevon, membre de l'opposition togolaise, estime que le parti au pouvoir ne peut pas imposer un referendum au peuple togolais. "On a réclamé quelque chose qu'on n'a pas obtenu et qu'on va continuer de réclamer jusqu'à obtenir satisfaction", explique-t-il. "C'est pour ça qu'on est dans les rues. Ils nous ont tout le temps dit que dans ce pays, il faut un consensus pour adopter les textes. Ils ont utilisé leur majorité pour s'imposer à nous tous. On ne peut pas l'accepter."

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Image : picture-alliance/dpa/A.Obafemi

 

La société civile souhaite que le dialogue reprenne

 

En l'absence de dialogue et face à la radicalisation du débat politique, la société civile appelle à la retenue. Elle encourage les acteurs politiques à retourner à la table des discussions pour sortir le pays de l'impasse.

"Qu'ils dialoguent entre eux, qu'ils appellent leurs militants à des actes pacifiques. S'il est possible, pour les deux camps, il serait bien qu'ils sursoient à ces manifestations", estime Nora Dado Amedjenou-Noviekou, coordinatrice générale du Réseau Ouest africain pour l'édification de la paix WANEP-Togo.

"Chacun a certainement ses raisons, et a raison quelque part. Mais on doit se poser la question : est ce que ça vaut la peine d'entrer en conflit jusqu'à ce degré-là? Personne d'autre ne pourra construire ce pays, si ce n'est nous-mêmes, les Togolais. Et si nous le mettons à feu, ça serait dommage", ajoute-t-elle.