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Au Nigeria, quelle réponse après les attentats ?

7 novembre 2011

Les islamistes de la secte Boko Haram ont revendiqué plusieurs attaques qui ont fait au moins 150 morts et une centaine de blessés dans plusieurs villes du nord-est du pays vendredi dernier.

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In this Wednesday, Sept. 28, 2011 photo, police officers armed with AK-47 rifles stand guard at sandbagged bunkers along a major road in Maiduguri, Nigeria. The radical sect Boko Haram, which in August 2011 bombed the United Nations headquarters in Nigeria, is the gravest security threat to Africa's most populous nation and is gaining prominence. A security agency crackdown, which human rights activists say has left innocent civilians dead, could be winning the insurgency even more supporters. (Foto:Sunday Alamba/AP/dapd)
Image : dapd

C'est dans le deuil et la peur au ventre que les Nigérians du nord-est du pays ont célébré dimanche la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, la fête du Sacrifice. La population se demande comment cette terreur a pu être effective, notamment à Damaturu, la capitale de l'Etat de Yobe, dont des hommes armés avaient pu apparemment facilement prendre le contrôle.

Attentats revendiqués par Boko Haram

Boko Haram a revendiqué ces attentats qui ont eu lieu vendredi dernier, avec des attaques à l'explosif et des fusillades qui ont duré plusieurs heures contre des églises, des mosquées et des commissariats de police, notamment dans un quartier chrétien de Damaturu.

Bystanders gather around a burned car outside the Victory Baptist Church in Maiduguri, Nigeria, Saturday, Dec. 25, 2010. Authorities say dozens of assailants attacked the church on Christmas Eve, killing the pastor, two members of the choir and two people passing by the church. Police are blaming members of Boko Haram, a radical Muslim sect. (AP Photo - Njadvara Musa)
Les attentats se sont multipliés à partir de 2010 dans le nord-est du NigeriaImage : AP

Pendant ce temps, le gouvernement nigérian continue une traque massive contre la secte, traque qu'il avait commencée en 2010, déjà après une série d'attentats. Mais de nombreux experts souhaiteraient davantage de dialogue avec les membres de la secte. A l'instar du défenseur des droits de l'Homme Shehu Sani. Selon lui, « plus l'Etat interviendra, plus ils réagiront par la force avec des attaques de plus en plus violentes. »

Le nord-est du Nigeria particulièrement touché

En haoussa, "Boko Haram" veut dire à peu près "L'éducation à l'occidentale est un péché". Les membres de la secte défendent un islam radical et réclament l'instauration de la "charia", la loi islamique, dans tous les Etats de la fédération. D'après des responsables nigérians et des diplomates, Boko Haram a renforcé ses liens avec Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique. La secte est particulièrement active dans le nord-est, où elle a sa base. Mais elle a déjà frappé très fort à Abuja où elle a revendiqué l'attentat suicide contre le siège des Nations unies le 26 août. Attentat qui avait fait une vingtaine de morts.

La loi islamique a été réintroduite dans 12 Etats du nord du Nigeria, il y a une dizaine d'années, une région majoritairement musulmane, avec des minorités chrétiennes. Le sud du pays est à dominante chrétienne.

Auteur : Carine Debrabandère
Edition : Marie-Ange Pioerron