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Attaque meurtrière à Ougadougou

Jean-Michel Bos
2 mars 2018

La capitale burkinabè a de nouveau été frappée. Une attaque a été conduite contre l'état-major des forces armées du Burkina Faso à Ouagadougou, l'ambassade de France et l'Institut français ont également été visés.

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Burkina Faso Ouagadougou bewaffnete Soldaten
Image : Getty Images/I. Sanogo

Les attaques commises par plusieurs groupes d'hommes armés ont débuté dans la matinée et au moins 28 personnes ont été tuées dans celle contre l'état-major, selon plusieurs sources sécuritaires interrogées par l'AFP.  

Il y a également au moins une soixantaine de blessés, selon notre correspondant sur place, Richard Tiéné, qui n’a pas été en mesure de confirmer le nombre de morts.

Le Service d'information du gouvernement burkinabè a parlé dans un communiqué "d'attaque terroriste perpétrée (...) par des hommes lourdement armés non identifiés".

Le gouvernement a donné un bilan provisoire de "six assaillants abattus, sept décès côté Forces de défense et de sécurité, six blessés dont deux civils".

Dans le quartier où s'est déroulée l'attaque, des élèves d'un lycée sont restés bloqués dans l'enceinte de leur établissement. Certains ont fait le mur pour sortir. Notre correspondant Richard Tiéné a recueilli des témoignages.

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Ces attaques ont un "relent terroriste très fort", a déclaré le ministre burkinabè de l'Information Rémis Fulgance Dandjinou, à la télévision d'Etat RTB.

"Quatre assaillants ont été neutralisés" à l'ambassade de France où la situation était maîtrisée, a indiqué le ministre.

 A l'état-major, "il y a eu une attaque à l'explosif qui a détruit un pan" du bâtiment, a ajouté Rémis Fulgance Dandjinou.

Selon le gouvernement burkinabè, des militaires français sont intervenus contre les assaillants en collaboration avec les forces de sécurité du pays.

Report du procès des généraux putschistes

Vendredi matin, selon des témoins, cinq hommes armés sont sortis d'une voiture et ont ouvert le feu sur des passants, avant de se diriger vers l'ambassade de France dans le centre de la capitale du Burkina Faso.

D'autres témoignages ont fait état d'une explosion près de l'état-major des armées burkinabè et de l'institut français, à environ un kilomètre de cette première attaque, toujours dans le centre de la capitale burkinabè.

Burkina Faso Ouagadougou Attacken in Innenstadt
Image : Getty Images/AFP/A. Ouoba

Des photos postées par des habitants de la capitale sur Twitter montraient plusieurs épaisses colonnes de fumée noire s'élevant de plusieurs bâtiments, dont celui de l'état-major des forces armées burkinabè.

Pour l’instant, aucune information ne vient confirmer l’existence d’un lien entre cette attaque et le procès reporté, le 27 février, des généraux putschistes, Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup d'Etat manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés en 2015.

Interrogé à ce sujet, l'analyste politique burkinabè, Siaka Coulibaly, a expliqué qu' "on peut effectivement y penser en particulier en prenant en considération le moment où se déroule l'attaque d'aujourd'hui (…) On a vu qu’il s'agit des institutions burkinabè et des institutions françaises qui ont été attaquées. Deux jours après l'ouverture du procès qui a été, c'est vrai, reporté."

Restaurant Capuccino

La capitale du Burkina a été ces dernières années à plusieurs reprises la cible d'attaques djihadistes visant des cibles fréquentées par les Occidentaux.

Les attaques de groupes djihadistes contre des représentants de l'État sont régulières dans le nord du pays, frontalier des zones instables du Mali.

Le 13 août 2017, deux assaillants avaient ouvert le feu sur un café-restaurant, le Aziz Istanbul, situé sur la principale avenue de la capitale, faisant 19 morts et 21 blessés. L'attaque n'avait pas été revendiquée.

Le 15 janvier 2016, trente personnes, dont six Canadiens et cinq Européens, avaient été tuées lors d'un raid djihadiste contre l'hôtel le Splendid et le restaurant Cappuccino dans le centre de Ouagadougou.

L'attaque avait été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui l'avait attribué au groupe Al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar.

Le 3 février dernier, un assaillant a été tué lors d'une embuscade tendue par des hommes armés contre une patrouille de policiers à Déou, localité située dans le nord du Burkina Faso, frontalière au Mali.

Le nord du Burkina Faso est le théâtre d'attaques djihadistes depuis le premier trimestre 2015, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon un bilan officiel.

DW Mitarbeiterporträt Jean-Michel Bos
Jean-Michel Bos Journaliste au programme francophone de la DW.JMBos