Attaque coréenne, nervosité diplomatique
24 novembre 2010Un géant et un nain, voilà comment on pourrait décrire les deux pays communistes alliés, la Chine et la Corée du nord. En cas de tension entre les deux Corées, c'est vers Pékin que l'on se tourne. L'envoyé spécial américain pour la Corée du nord Stephen Bosworth se tient d'ailleurs actuellement en Chine où il a rencontré le ministre des affaires étrangèrs. A l'issue de cette rencontre, il a déclaré: "Les Etats-Unis condamnent fermement l'aggression de la Corée du nord. Nous soutenons clairement nos alliés. Nous avons évoqué ce thème avec le ministre chinois des affaires étrangères. Nous estimons tous deux que ce conflit est particuliérement malvenu."
Influence chinoise
On peut donc en conclure que Pékin s'efforce de pôner la retenue à son partenaire coréen. Et à priori la Chine en a les moyens: la Corée est dépendante des livraisons de marchandises en provenance de Chine, les produits alimentaires mais aussi le pétrole qui lui parvient par un pipe line spécial reliant les deux pays. Pourtant Jasper Becker, spécialiste de la Corée du nord, relativise cette influence: "Kim Yong Il n'a pas confiance dans les Chinois. Ils n'ont pas d'accés à son cercle le plus proche ou sur ses processus de décision. Ils en sont absolument exclus. Et quant à la voie de l'ouverture économique choisie par les chinois, Kim la réprouve totalement."
Avec la récente attaque d'artillerie sur la Corée du sud , les appels à la Chine pour qu'elle use de son influence sur les dirigeants communistes, se font de nouveau entendre, le Japon notamment. La question des sanctions économiques est même évoqueée. Mais la Chine craint que cela ne conduise à l'instabilité chez son voisin ruiné. Et à un flux de réfugiés en Chine si le pays s'effondre. Et c'est justement sur cette crainte que Kim Yong Il parie...
Auteur: Elisabeth Cadot
Edition: Jean-Michel Bos