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Athènes et Bruxelles, un dialogue de sourds?

Philippe Pognan24 juin 2015

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a accusé mercredi le FMI de bloquer les négociations visant à éviter à son pays un défaut de paiement.

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EU Griechenland Tsipras mit Juncker
Alexis Tsipras et Jean-Claude JunckerImage : Reuters/J. Warnand

Avant une "ultime"série de réunions cruciales à Bruxelles, le drame de la crise grecque, dont les Européens attendent avec impatience le dernier acte, continue de faire la Une de nombreux journaux.

La taz, die tageszeitung critique le processus de négociations entre la Grèce et les créanciers internationaux : "ce qui est dramatique, ce n'est pas la défaite imminente du gouvernement grec, mais la tentative ratée d'un pays d'échapper à une cruelle politique d'austérité qui a conduit à un chômage de masse et à la pauvreté d'une grande partie de la population dans toute l'Europe du Sud. Soumets-toi à Bruxelles – ou bien on te vire du club! Ce principe reste apparemment inchangé! s'insurge la taz.

Selon le quotidien Tagesspiegel, les désaccords avec la Grèce ne concernent pas seulement des questions d'argent : "Euro ou Drachme, ce n'est que le jeu sur le devant de la scène. Derrière, en coulisses, se déroule un tout autre scénario. Là, le gouvernement d‘Alexis Tsipras joue au poker pour le maintien d‘Athènes au sein de l'alliance occidentale. La mise d'Athènes : sa fidélité à l'OTAN et son importante contribution militaire pour la sécurisation de la Méditerranée. En outre, à la demande de l'Alliance atlantique, l'armée de l'air grecque surveille l'espace aérien de la Bulgarie et de la Roumanie, eux aussi membres de l'OTAN et de l'Union européenne. L'éditorialiste conclut par une question : “Combien l'UE, le FMI et la BCE sont- ils prêts à payer pour cela ? „

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Manifestants pour l'Union européenne à Athènes(le 18 juin)Image : Getty Images/M. Bicanski
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Manifestants contre l'UE sur la place Syntagma à Athènes (le 21 juin)Image : DW/P. Kouparanis

Autre thème: une détention controversée

Celle, pendant deux jours à Berlin, d' Ahmed Mansour, journaliste vedette d'Al-Jazeera, la chaîne satellitaire du Qatar. "Interpellé samedi, à la demande de l'Egypte, Ahmed Mansour avait été placé en détention provisoire par la justice allemande et n'avait été libéré que 48 heures plus tard, rappelle la Süddeutsche Zeitung. 48 heures de trop ! estime le journal, après tout ce que l'on sait sur le procès que lui a fait la justice égyptienne ! L'arrestation à Berlin n'a pas été seulement désagréable pour le concerné, mais aussi très embarrassante pour les autorités allemandes. Et que trois jours plus tard, le gouvernement fédéral, plus exactement le ministère de la Justice et le ministère des Affaires étrangères n'aient toujours pas réussi à expliquer comment cela a pu se produire, est encore plus embarrassant", estime la Süddeutsche.

Deutschland Ahmed Mansur PK in Berlin nach der Freilassung
Conférence de presse d'Ahmed Mansour après sa remise en liberté à Berlin (le 23 juin)Image : Getty Images/AFP/J. Macdougall

"Que, devant les caméras, Mansour ait mis en scène sa libération comme un jour de fête pour la liberté de presse dans le monde, c'est son bon droit, poursuit le journal. Il a ainsi fait de la publicité pour lui et son employeur Al Jazeera, publicité qui, il faut l'espérer portera ses fruits. Car 40 millions de téléspectateurs d'Al Jazeera –dont de nombreux vivent dans des états despotiques- ont vu le rôle joué par les médias en Allemagne et de quels droits disposent les avocats dans ce pays. Ainsi, conclut la Süddeutsche, cette arrestation insensée aura peut-être eu finalement au moins un petit aspect positif…"