Ariel Sharon est mort
11 janvier 2014Il était l'un des personnages politiques les plus connus et les plus controversés d'Israël. Certains le voyaient en partisan de la ligne dure, d'autres louaient au contraire sa fermeté. Admiré et haï à la fois, la vie d'Ariel Sharon suit de près l'histoire de la nation d'Israël.
Dur et réaliste
Ariel Sharon est né en 1929 près de Tel Aviv, de parents juifs d'Europe centrale. Pendant le conflit israélo-arabe de 1948, il commence une carrière d'officier remarquée. À la tête de la première unité des forces spéciales israéliennes, Sharon est déjà connu pour sa dureté envers les Palestiniens. Sa stratégie mènera Israël à la victoire dans la guerre du Kippour en 1973. Porté par l'opinion publique il commence une carrière politique.
Conseiller spécial à la sécurité en 1974 puis Ministre de l'agriculture, Ariel Sharon permet l'installation massive de colonies israéliennes en Cisjordanie et à Gaza. En 1983, en pleine guerre du Liban, des centaines de Palestiniens sont massacrés aux camps de réfugiés de Sabra et de Chatila. Ariel Sharon, alors ministre de la Défense, est accusé « d'être responsable pour n'avoir pas pris les mesures nécessaires afin d'éviter les massacres ».
De l'intifada aux négociations
En 1998, il est en charge des négociations avec l'autorité palestinienne. Trois ans plus tard, il est élu Premier ministre sur un programme sécuritaire contre le terrorisme paléstinien. Il refuse toute négociations avec la Palestine de Yasser Arafat et entame la construction d'un mur en Cisjordanie et autour de Jérusalem. Après huit ans de négociations israélo-palestiniennes infructueuses, la visite de Sharon sur l'esplanade des Mosquées, haut-lieu sacré pour les musulmans déclenche la seconde Intifada. Les combats de rue dureront plus de quatre ans.
En 2003, Ariel Sharon change de stratégie et entame des pourparlers de paix avec le nouveau chef palestinien Mahmoud Abbas. Il annonce le retrait unilatéral des colonies israéliennes de la bande de Gaza et crée un nouveau parti politique de centre-droit « Kadima » (« en avant »). Mais à la suite de deux attaques cérébrales, Ariel Sharon sombre dans le coma le 4 janvier 2006. Huit ans plus tard, c'est dans un hôpital près de Tel Aviv que le poids lourd de la politique israélienne s'est éteint à l'âge de 85 ans.