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Antiterrorisme à risque

5 janvier 2010

A la Une des journaux allemands: les nouvelles mesures antiterroristes annoncées par les USA et la polémique autour de la nomination d'Erika Steinbach au sein du futur mémorial consacré aux populations déplacées en 1945.

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Image : AP

Quatorze pays, dont le Nigéria et le Yémen, sont concernés par la nouvelle directive américaine qui ordonne de contrôler tous les passagers originaires ou en provenance de ces Etats. Une mesure qui déplaît fortement à la Westdeutsche Zeitung. Si le racisme commence à s'inviter dans la lutte antiterroriste, c'est le triomphe assuré pour les terroristes. En perpétrant leurs attentats, ces derniers ne cherchent en effet rien d'autre qu'à semer la défiance et la haine entre les cultures, à créer une atmosphère de peur, en un mot à saper les fondements idéologiques de l'Occident. On ne peut se permettre, conclut le journal, de soupçonner des groupes de population entiers au nom de la sécurité.

Nacktscanner / Körperscanner / Flughafen
Les scanners corporels pourraient envahir massivement les aéroports suite à l'attentat manqué du 25 décembre.Image : AP

L'annonce de Barack Obama concernant le renforcement de l'action militaire américaine au Yémen choque également les quotidiens. Comme s'il n'y avait pas assez d'exemples pour démontrer à quel point des soldats sont inaptes quand il s'agit de reconstruire des Etats en ruine, s'exclament les Nürnberger Nachrichten.

La Landeszeitung estime elle que l'ouverture d'un troisième front antiterroriste - après l'Afghanistan et la Somalie - jouerait définitivement en défaveur des Etats-Unis. Sans compter qu'il n'y a aucune raison de croire que les Américains remporteraient une vraie victoire au Yémen.

Erika Steinbach
La polémique sur le mémorial touche à l'Histoire, à la mémoire, et tourne autour d'une personne : Erika Steinbach.Image : AP

En Allemagne, la très controversée Erika Steinbach fait de nouveau parler d'elle. La présidente de la Fédération des expulsés allemands serait finalement prête à renoncer à sa place au sein du mémorial consacré aux populations germanophones expulsées d'Europe de l'Est à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Pologne, très sensible sur le sujet, pourrait se satisfaire de cette décision. Le pays qui a mis longtemps à accepter l'idée même du musée a toujours dit qu'il ne tolérerait pas qu'Erika Steinbach siège dans son conseil d'administration. Mais le prix à payer est fort, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Erika Steinbach réclame entre autres que la Fondation qui doit gérer le musée soit libérée de la tutelle politique. Une exigence que le parti libéral ne voudra sûrement pas accepter. Il y a donc fort à parier, selon le journal, que l'affaire tourne malgré tout au scandale.

Auteur: Konstanze von Kotze / Redaction: Audrey Parmentier