1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Amnesty International dénonce la répression au Tchad

Blaise Dariustone
15 septembre 2017

Au Tchad, l'ONG Amnesty International accuse le régime d'Idriss Deby Itno de graves violations des droits de l'Homme. Le rapport qui couvre la période de 2015-2017 a été rendu public jeudi à N’Djamena.

https://p.dw.com/p/2k0J9
Team Amnesty International im Tschad
Image : DW/Blaise Dariustone

Intitulé, "Entre répression et récession", ce rapport, est un résumé des cas de violations flagrantes des droits de l’Homme au Tchad enregistrés par l'ONG Amnesty International. 

Le document indique qu'en 2016, 13 décrets ministériels interdisant des manifestations pacifiques ont été répertoriés. 65 organisations ont été interdites de manifester entre 2014 et 2016. 

S'ajoutent les arrestations de plusieurs activistes, leaders des organisations de la société civile et journalistes en violation totale des procédures. Ceci avec le concours de l'Agence nationale de la sécurité (ANS).

"Il n'y a pas de cadre juridique bien défini qui limite les pouvoirs de l'Agence nationale de sécurité", explique Balkissa Idé Siddo, chercheur à Amnesty international pour l'Afrique centrale. "Et donc aujourd'hui, l'ANS  peut arrêter des gens comme elle le veut sans que la justice ne soit informée, sans qu'il y ait de contrôle judiciaire. Ça pose un énorme problème."

 

Amnesty réclame la libération des prisonniers politiques

 

Le cas le plus flagrant, est celui de l'activiste Moyadine Tadjadine Baboury, détenu à la prison de haute sécurité de Moussoro depuis bientôt un an sans aucun jugement. 

L'ancien maire de Moundou Laokein Kourayo est en détention depuis plusieurs semaines
L'ancien maire de Moundou Laokein Kourayo est en détention depuis plusieurs semainesImage : Dikbo Hubert

Alioune Tine, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l’Ouest, exige sa libération ainsi que celle des autres prisonniers d'opinion.

"Libérez immédiatement et sans condition  tous les prisonniers d'opinions. L'année dernière déjà, l'Union africaine avait placé son mandat sous le signe de la protection des droits de l'Homme. Franchement, nous demandons à ce que ces prisonniers soient libérés", explique-t-il.

Les défenseurs des droits de l'Homme se disent satisfaits de la publication de ce rapport.

"Vous savez, si aujourd'hui nous sommes arrivés à faire la lumière sur la période Habré, c'est aussi parce que Amnesty International avait beaucoup travaillé au Tchad", rappelle  Jacqueline Moudeina, présidente de l'Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l'Homme. "J'ai toujours admiré le travail d'Amnesty International qui a aidé beaucoup de pays."

Amnesty International affirme avoir sollicité une rencontre avec les autorités tchadiennes depuis plusieurs semaines avant la publication de ce rapport, mais en vain. Jusque là, le gouvernement tchadien n'a pas souhaité réagir à ces accusations.