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Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron/Edition: Fréjus Quenum19 février 2010

Le coup d'Etat au Niger est encore trop récent pour que la presse allemande puisse déjà le commenter. D'autres crises, ces derniers jours, ont retenu son attention. A commencer par la Côte d'Ivoire.

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Le premier ministrre Guillaume SoroImage : picture-alliance/ dpa

La tension est encore montée depuis la dissolution du gouvernement et de la commission électorale indépendante par le président Gbagbo. On joue avec le feu à Abidjan, écrit la Tageszeitung dans un article paru mardi dernier. Et dans un commentaire paru le même jour dans le même journal, on lit que la nouvelle crise en Côte d'Ivoire devrait faire retentir les sonnettes d'alarme dans toute l'Afrique. Cela fait des années, souligne le journal, que dans le pays francophone le plus important de l'Afrique de l'ouest, les premières élections libres sont en cours de préparation, avec vérification du droit de vote de millions de personnes et un processus de paix finement ajusté. 7000 casques bleus supervisent le cessez-le-feu entre forces gouvernementales et rebelles, un groupe de contact international supervise le processus politique et le président burkinabé en tant que médiateur est en consultation permanente avec les responsables. Que demander de plus, s'interroge le journal, comme système d'alerte rapide et mécanismes de prévention des conflits. Et pourtant le président peut dissoudre tout simplement le gouvernement et la commission électorale. En contre partie ses adversaires refusent de le reconnaître. La Côte d'ivoire est retombée dans l'état où elle était avant la signature de l'accord de paix. Cette crise était tout à fait prévisible, et pourtant la kyrielle de gardiens et de médiateurs n'a pu l'empêcher.

Die Macht der digitalen Bilder Unruhen in Kenia Flash-Galerie
Emeutes au Kenya au début 2008Image : DPA

Toujours selon la Tageszeitung le Kenya risque de se retouver bientôt dans la même situation que la Côte d'Ivoire. Comme l'écrit le journal, le gouvernement d'union nationale mis en place après les sanglants événements de 2007/2008 risque d'éclater après la querelle déclenchée entre le président et le premier ministre par le limogeage de deux ministres. Les deux ministres en question ont été suspendus pour corruption par le premier ministre Raila Odinga. Puis réintégrés par le président Kibaki. Et limogés une nouvelles fois par Odinga qui a menacé de boycotter les conseils des ministres. Odinga, note la Süddeutsche Zeitung, minimise la crise et dit qu'une issue sera trouvée, mais on ne voit pas comment la lutte de pouvoir explosive qui se joue à Nairobi peut être désamorcée. Beaucoup de Kenyans jettent un regard mêlant le dégout et la peur sur une classe politique incapable de mettre en oeuvre des réformes importantes et d'élucider les affaires de corruption dans ses propres rangs. Le souvenir des sanglantes semaines du début 2008 est encore vivace dans la population. Les Kenyans ne veulent pas retomber dans le chaos qui a mené la principale économie de l'Afrique de l'est au bord de l'abîme. La Frankfurter Allgemeine Zeitung précise que les reproches faits aux deux ministres limogés tiennent le Kenya en haleine depuis des mois. Le ministre de l'agriculture William Ruto, qui appartient au parti de Raila Odinga, est accusé de n'avoir toujours pas fait la lumière sur le scandale dit du maïs. Il s'agit du maïs subventionné que le Kenya avait importé pour atténuer les effets d'une pénurie alimentaire provoquée par la sécheresse et de maigres récoltes. Mais le maïs n'est jamais parvenu aux nécessiteux. Il a été acheté à vil prix par des fonctionnaires du gouvernement puis jeté sur le marché à des prix faramineux. L'opération aurait rapporté plus de 20 millions de dollars.

Frauen tragen Eimer mit Wasser in eine kleines Dorf in Simbabwe
Femmes transportant de l'eau dans un petit village du ZimbabweImage : picture-alliance / dpa

Au Zimbabwe le gouvernement d'union nationale, mis en place il y a un peu plus d'un an maintenant, ne se porte guère mieux qu'au Kenya. Mais le Zimbabwe inspire quand même un article plutôt positif à la presse allemande. "Lueur d'espoir pour les petits paysans du Zimbabwe" titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'aide internationale, écrit le journal, s'est largement retirée du Zimbabwe. Mais sans aide extérieure la misère grandit dans les villes et les campagnes. Une initiative germano-zimbabwéenne appelée Kaite, montre qu'il est quand même possible, sans l'Etat, d'aider les petits paysans et d'améliorer leurs conditions de vie. Kaite s'est fixé pour objectif de renforcer les familles de petits paysans, de les initier aux principes de l'agriculture écologique et de les faire profiter de la forte croissance sur le marché des produits bio. L'initiative, lancée il y a deux ans et demi par un agronome allemand, regroupe actuellement 600 petits paysans. Ces derniers, explique le journal, s'engagent à consacrer au moins un demi-hectare à l'agriculture biologique. Kaite les aide dans la plantation d'herbes aromatiques, d'épices, de plantes médicinales et de légumes. Elle leur ouvre aussi des débouchés à l'extérieur. Mais ce n'est pas tout. Kaité s'occupe également de l'environnement social des paysans. Elle propose des conseils en nutrition et une information sur le sida, elle prend en charge des orphelins et veille à leur scolarisation. Près d'un enfant sur quatre, au Zimbabwe, n'ayant plus de parents, cet aspect du partenariat est particulièrement important, souligne la FAZ.

UN USA Libyen Muammar al Gaddafi bei der Volversammlung
Le colonel KadhafiImage : AP

La Süddeutsche Zeitung se penche sur la lutte de pouvoir, de plus en plus vive, entre la vieille garde du régime en Libye et les réformateurs menés par Seif-al-Islam, le deuxième fils du guide de la révolution. Il y va autant, souligne le journal, de l'orientation politique et économique du pays que de la succession de Kadhafi. Un Kadhafi qui pour la Tageszeitung applique la loi du talion: oeil pour oeil, dent pour dent, visa pour visa. Parce que la Suisse refuse des visas d'entrée au clan Kadhafi, ce dernier riposte brutalement, écrit le journal. La Libye a suspendu la délivrance de visas aux ressortissants de l'Union européenne. La Suisse, je le rappelle, ne fait pas partie de l'Union europénne, mais elle est depuis peu dans l'espace Schengen. Et un quotidien suisse de langue allemande, la Neue Zürcher Zeitung, appellent les Européens de l'UE à la solidarité avec la Suisse face à la Libye.