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Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande.

Auteur: Marie-Ange Pioerron5 février 2010

Le premier sujet concerne l'ensemble du continent. L'Union africaine a tenu cette semaine à Addis Abeba son 14ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement.

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Le nouveau président en exercice de l'Union africaineImage : AP

L'UA a un nouveau président en la personne de Bingu wa Mutharika, le président du Malawi. La Tageszeitung brosse son portrait en insistant tout d'abord sur la prodigieuse ascension de cet ancien économiste. En 1999, lors de sa première candidature à l'élection présidentielle, il était arrivé bon dernier avec moins d'un pourcent des voix. A 75 ans, il succède à la tête de l'Union africaine au Libyen Kadhafi qui a tenté, en vain, de passer outre au principe de la présidence tournante. On attend du Malawite un style plus consensuel, note le journal. Mutharika s'est de tout temps distingué par sa discrétion. Mais il peut s'attribuer le mérite d'avoir vaincu la faim au Malawi et d'avoir même transformé son pays en exportateur de maïs, grâce à une politique d'investissements axée sur la petite paysannerie. La politique agricole du Malawi est aujourd'hui un modèle pour l'Afrique. Concernant maintenant les résultats du sommet, le même journal en retient surtout la résolution sur la Somalie. Une résolution qui montre que l'Afrique se sent abandonnée à elle-même sur ce dossier. Dans sa déclaration finale, l'UA demande au conseil de sécurité de l'ONU de décréter une interdiction de survol aérien et un blocus maritime contre la partie de la Somalie contrôlée par les islamistes, ceci pour empêcher l'afflux de combattants étrangers et d'arme. Elle salue les sanctions de l'ONU contre l'Erythrée pour son appui aux rebelles somaliens, ce qui, souligne le journal, est inhabituel dans la mesure où l'Erythrée est toujours membre de l'UA.

Chinesischer Arbeiter in Addis Abeba, Äthiopien
Ouvriers chinois en EthiopieImage : AP

Parmi les 53 pays membres de l'Union africaine, beaucoup ont ouvert les bras à la Chine. Cette présence grandissante de la Chine sur le continent est un sujet qui revient cette semaine dans la presse allemande. La Süddeutsche Zeitung consacre un article à ce qu'elle appelle la "marche triomphale des Chinois", en Algérie. Des Chinois qui sont aujourd'hui au nombre de 35 000 en Algérie, voire 50 000 selon les estimations, et qui sont donc probablement le principal groupe d'étrangers, note le journal. Une cinquantaine de firmes chinoises, pour la plupart des entreprises d'Etat, exécutent actuellement de grands projets en Algérie, par exemple l'autoroute est-ouest, qui court sur 1 200 kilomètres de la frontière tunisienne à la frontière marocaine. Au total, poursuit le journal, le volume des contrats passés par le gouvernement algérien à des firmes chinoises se chiffre à 20 milliards de dollars. Théoriquement, les entreprises chinoises sont contraintes d'embaucher et de former deux Algériens pour tout travailleur chinois importé en Algérie. Mais au rythme qu'elles impriment ces entreprises ne trouvent pas suffisamment de candidats appropriés. La France reste le principal partenaire commercial de l'Algérie, précise le journal, mais les Chinois les talonnent et sont aujourd'hui en deuxième position. Pour les Français, l'avancée des Chinois dans leur ancienne chasse gardée est un motif d'inquiétude.Toujours à propos des Chinois en Afrique, la Tageszeitung se fait l'écho du rapport publié récemment en République démocratique du Congo par l'organisation de défense des droits de l'homme ASADHO-Katanga. Il en ressort, note le journal, que l'afflux massif d'investissements chinois en RDC ne profite pas même aux Congolais qui trouvent ainsi un emploi. L'ASADHO-Katanga dénonce des conditions de travail "inacceptables", comme l'absence de contrats de travail, le non-respect de la durée légale de travail, les licenciements arbirtraires ou l'absence de mesures de sécurité.

WM Südafrika 2010 Moses Mabhida Stadion in Durban
Le stade de DurbanImage : picture alliance / dpa

Enfin après la Coupe d'Afrique des nations en Angola, les regards de la presse allemande sont maintenant tournés vers la Coupe du monde en Afrique du sud. Un quotidien allemand, Marie-Ange, s'intéresse à la dimension politique que la compétition risque de prendre pour une grande firme allemande. En l'occurence le constructeur automobile Daimler, dont le logo ornera les tenues d'entraînement de l'équipe nationale allemande. Selon la Süddeutsche Zeitung, Daimler risque d'avoir des ennuis.L'organisation sud-africaine de défense des droits de l'homme Khulumani entend utiliser la Coupe du monde pour faire campagne contre Daimler, mais aussi contre le fabricant allemand d'armes Rheinmetall et les sociétés américaines General Motors, Ford et IBM. Khulumani, rappelle le journal, a déposé en 2002, aux Etat-Unis, une plainte collective contre ces firmes pour collaboration avec l'ancien régime d'apartheid. L'organisation représente 58 000 victimes de la politique de ségrégation raciale, dont 250 blancs. Selon Khulumani, lit-on dans l'article, Daimler (la maison mère de Mercedes-Benz) a livré au moins 2 500 Unimogs utilisés comme transports de troupes ou véhicules lance-roquettes contre la population sans défense des cités noires. Le tribunal de New-York, qui a été saisi de la plainte collective, n'a pas encore tranché sur la recevabilité de cette plainte. La décision, note le journal, devrait tomber dans les trois semaines à six mois à venir - soit peut-être en plein milieu de la Coupe du monde. L'affaire prend une dimension d'autant plus politique, souligne encore la Süddeutsche Zeitung, que selon les affirmations de Daimler, ses exportations vers l'Afrique du sud ont été couvertes à l'époque par le gouvernement allemand.