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Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron/Rédaction: Fréjus Quenum22 janvier 2010

Parmi les sujets qui retiennent cette semaine l'intérêt des journaux allemands il y a tout d'abord l'émotion suscitée dans plusieurs pays d'Afrique par le tremblement de terre en Haïti.

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A Port-au-PrinceImage : AP

La Süddeutsche Zeitung titre sur la "solidarité des frères africains" avant de rappeler qu'il existe des liens historiques et émotionnels entre ceux qui survivent dans les champs de ruines de Haïti et les habitants du lointain continent africain. Il y a même en Afrique, poursuit le journal, un président qui appelle ses frères et ses soeurs de Haïti à "rentrer chez eux". Le chef de l'Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, propose que les victimes du séisme aient la possibilité de venir en Afrique, là où ils ont leurs racines. Il promet que le Sénégal mettra des terres à leur disposition, et poursuit le journal, il va encore plus loin en parlant de l'Etat d'Israël, qui a lui aussi une histoire particulière. Wade veut soumettre à l'Union africaine une résolution pour la création, sur le sol africain, d'un Etat pour les Haitiens. Abdoulaye Wade, souligne le journal, est certes connu pour avoir parfois de grandes visions qui s'effondrent peu de temps après. Mais l'initiative montre que la compassion des Africains pour Haïti est profondément enracinée. Le Sénégal n'est pas le seul à réagir, note plus loin le journal. La République démocratique du Congo promet 2,5 millions de dollars d'aide d'urgence pour Haïti. Le Congo est certes riche en ressources, mais il est aussi lourdement endetté. L'est du pays est détruit par des années de guerre. Le même journal, la Süddeutsche Zeitung donc, évoque dans un autre article les condoléances d'un despote, le despote en question étant l'ancien président haitien Jean-Bertrand Aristide, qui s'est manifesté depuis son exil sud-africain. En 2004, rappelle le journal, après une insurrection armée, et sous la pression massive des Etats-Unis, Aristide a fui, d'abord vers la République Centrafricaine, puis l'Afrique du sud et sans doute sait-il qu'il n'a pas intérêt à rentrer dans son pays. Il n'échapperait pas à un procès, d'une part à cause de son régime dictatorial, de l'autre parce que l'ancien prêtre des pauvres aurait détourné des millions. Cela dit, poursuit le journal, à la différence d'autres despotes déchus, Arisitde ne se repose pas en Afrique du sud sur des trésors volés. il vit aux frais des contribuables sud-africains, dans une maison d'hôtes du gouvernement. Il fait preuve aussi d'un zèle débordant. Lui et son épouse sont employés comme chercheurs à l'université de Johannesburg. Haïti, note de son côté la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, aura besoin d'aide pendant longtemps. Mais il est une chose à laquelle elle peut renoncer: c'est au retour de l'ancien dictateur.

Nigeria Unruhen Militär bei Jos
L'armée dans les rues de Jos après les affrontementsImage : AP

La nouvelle flambée de violences inter-religieuses à Jos, dans le centre du Nigéria, retient elle aussi l'attention de la presse allemande. Nouveaux pogromes au Nigéria, titre la Tageszeitung, La Middle Belt, comme on appelle la région entre le nord musulman et le sud chrétien du Nigéria, est une région de tensions latentes entre les deux grandes communautés religieuses. Des mouvements missionnaires aux allures de croisés, tout comme des groupes islamistes combattants, ont élu domicile à Jos. La violence peut éclater à la moindre occasion, écrit le journal. Mais selon le musulman Shamak Gad, de la ligue des droits de l'homme à Jos, les tensions sont plus sociales que religieuses. Les affrontements du passé, souligne-t-il dans l'article, n'ont jamais été tirés au clair, personne n'a été arrété, il y a un sentiment d'impunité". La Süddeutsche Zeitung note que ces nouvelles violences à Jos touchent le Nigéria à un moment de grande incertitude, le président Yar'Adua étant traité depuis deux mois en Arabie saoudite pour des troubles cardiaques aigus. Le vice-président Goodluck Jonathan dirige les affaires courantes, mais de nombreux Nigérians redoutent une crise plitique plus profonde si Yar'Adua ne reprend pas ses fonctions. La vacance du pouvoir menace les projets de réforme de même que la pacification du delta du Niger, la région pétrolifère qui fournit 80% des recettes de l'Etat nigérian.

UN-Soldaten im Kongo
Soldat de l'ONU au CongoImage : AP

Plus au sud sur le continent, la République démocratique du Congo figure, comme le Nigéria, parmi les pays africains qui vont célébrer cette année le 50ème anniversaire de leur indépendance. La presse se fait l'écho d'une initiative, prise dans ce contexte par le président Kabila. Joseph Kabila, lit-on dans la Süddeutsche Zeitung, veut organiser une grande fête le 30 juin. Pour ce 50ème anniversaire de l'indépendance il veut aussi s'assurer un succès politique. il réclame un plan de retrait de la MONUC, la mission de l'Onu au Congo, car Joseph Kabila veut prouver que son gouvernement est en mesure de pacifier lui-même le pays. Cela devrait lui poser des problèmes, poursuit le journal. Dans l'est du pays des soldats gouvernementaux continuent de combattre différents groupes rebelles. Les habitants de la région avaient espéré que Kabila leur apporterait enfin la paix. Ils sont amèrement déçus.

Enfin à noter encore dans la Süddeutsche Zeitung un article sur l'Angola, le pays dans lequel se déroule actuellement la Coupe d'Afrique des nations. Le président dos Santos, écrit le journal, s'est approprié le spectacle sportif pour servir ses objectifs politiques. Il veut consolider son propre pouvoir et présenter son gouvernement sous un jour plus favorable. L'attaque contre l'équipe togolaise a certes terni l'image, mais l'Angola n'a pas à craindre que le monde se détourne de lui. Le monde a trop besoin de l'Angola. Avec les diamants le pétrole représente 99% des exportations du pays.