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Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron/Fréjus Quenum26 juin 2009

Cette semaine les journaux regardent vers Moscou. Et pour cause. Le président russe Medvedev vient d'effectuer une tournée dans quatre pays africains.

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Medvedev en EgypteImage : AP

Par ordre chronologique ces quatre pays ont été l'Egypte, le Nigéria, la Namibie et l'Angola. La Russie découvre l'Afrique. titre la Süddeutsche Zeitung qui rappelle que le dernier grand voyage d'un dirigeant russe en Afrique fut celui de Nikolai Podgorny, il y a 32 ans. C'était encore du temps de l'URSS. Pendant des décennies, note le journal, Moscou ne s'est guère interessé à l'Afrique, hormis l'Algérie, le principal débiteur de la Russie. Pendant ce temps des firmes chinoises ont construit des routes et conclu de juteux contrats pétroliers. L'exploitation des matières premières russes étant de plus en plus chère, et la concurrence internationale sur le marché énergétique de plus en plus pointue, Moscou découvre à son tour en Afrique un marché pour des projets communs, principalement au Nigéria. La Russie, lit-on plus loin, aimerait aussi livrer de nouvelles technologies militaires à l'Afrique. Mais selon l'agence russe Interfax, le Nigéria, la Namibie et l'Angola ne sont pas actuellement des marchés pour les exportations d'armes russes.

BdT Bundeswehrsoldat Anti Piraten Mission
Image : AP

La situation en Somalie empire de jour en jour. Et elle continue bien sûr de retenir l'attention des journaux allemands.

La Süddeutsche Zeitung se fait l'écho de ce qu'elle qualifie d'appel au secours désespéré, lancé par la Somalie. A savoir la proclamation de l'état d'urgence par le gouvernement de transition et l'appel à l'assistance militaire des pays voisins contre la progression des milices islamistes. Dans un éditorial le même journal dénonce l'indifférence de la communauté internationale, alors que les chances d'une paix négociée entre islamistes modérés et radicaux ne cessent de s'amenuiser. Presque tous les Etats du monde, souligne le journal, redoutent d'envoyer des troupes en Somalie, chacun se disant qu'un autre finira bien par y aller, un jour ou l'autre. Ce qui peut sembler confortable à court terme risque de se faire chèrement payer. Car la guerre est suffisamment explosive pour déboucher sur une catastrophe encore plus grande. Elle menace la paix dans toute la région. Des troupes éthiopiennes se mettront peut-être en route pour empêcher la victoire des radicaux. Mais rien ne sera gagné pour autant. La Tageszeitung évoque pour sa part les assassinats répétés de journalistes. La Somalie est plus dangereuse que jamais pour la presse, mais aussi pour les lecteurs du site internet le plus populaire et le plus fréquenté en Somalie, waagacusub.com. , un site qui ne mâche pas ses mots et qui est par conséquent classé tout en haut sur la liste noire des milices shebbab.

Guillaume Soro Premierminister Elfenbeinküste
Image : picture-alliance/ dpa

La Côte d'Ivoire a aussi la faveur de la presse allemande. Le premier ministre, Guillaume Soro, était cette semaine en visite à Berlin. La Tageszeitung l'a rencontré.

Guillaume Soro, l'ancien chef rebelle, se veut résolument optimiste. Notre processus de paix, dit-il, est irréversible parce qu'il est porté par les acteurs ivoiriens eux-mêmes. L'élection présidentielle aura bien lieu le 29 novembre. Les préparatifs sont presque terminés. Est-ce à dire, lui demande la Tageszeitung, que la question de la nationalité, qui divise la Côte d'Ivoire depuis les années 90 et a été une des causes de la guerre civile, est également réglée? Elle est réglée, affirme Guillaume Soro, Ouattara sera candidat, or autrefois ce débat a toujours porté autour de sa personne. Le permis de séjour pour les ressortissants d'autres pays ouest-africains a été supprimé. Tout le monde peut maintenant aller partout avec une carte d'identité, ajoute le premier ministre avant de réaffirmer qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle.

Fußball Confederation Cup Südafrika gegen Irak Südafrikanische Fans
Image : DW

Enfin à un an de la Coupe du monde de football en Afrique du sud, l'heure est venue pour la presse de faire le bilan de la Coupe des confédérations, la grande répétition générale, qui s'achève ce week-end.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung en fait même le thème d'un éditorial en première page. Les 450 000 spectateurs étrangers, attendus l'an prochain pour la Coupe du monde en Afrique du sud, écrit le journal, sont en droit d'attendre que tout ce qui est humainement possible aura été fait pour leur sécurité, leur mobilité et leur logement. A cet égard la Coupe des confédérations a révélé quelques carences. Sans vouloir tout mesurer à l'aune européenne, le premier pays africain à organiser une coupe du monde de football a encore beaucoup de choses à faire pour satisfaire à quelques normes minimales. Mais, souligne en conclusion le journal, l'Afrique a autre chose à offrir que le perfectionnisme. Si les spectateurs sont un peu plus sur leurs gardes que d'habitude et si le pays hôte s'occupe de ses visiteurs, non seulement avec générosité mais aussi avec un bon sens prophylactique, la Coupe du monde 2010 peut-être un immense succès. Un bilan assez mesuré, donc. Et pourtant la presse allemande, précisément, se fait épingler dans les colonnes de la Berliner Zeitung par un Allemand établi au Cap depuis 1992. Heiko Wolf, c'est son nom, édite depuis deux ans l'Afrika Kurier, un journal de langue allemande destiné aux immigrés. Ce qu'il reproche à de nombreux correspondants allemands, c'est de peindre un tableau à partir de préjugés. Bref de réduire l'Afrique du sud à ses seuls problèmes: la criminalité, la pauvreté, les séquelles de l'apartheid, les pannes dans les infrastructures. Heiko Wolf rappelle qu'en 2005, lors de la Coupe des confédérations à Francfort, le toit du stade était défectueux. Des masses d'eau s'étaient abattues sur la pelouse. L'indignation, ajoute-t-il, aurait été mondiale si un incident comparable s'était produit à Johannesburg. Il faut que les Sud-Africains résistent à l'eurocentrisme.