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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron16 juin 2006

RDCongo - Afrique du sud

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Quartier général de l'Eufor RdCongo à Potsdam
Quartier général de l'Eufor RdCongo à PotsdamImage : AP

C’est une fois de plus la République démocratique du Congo qui cette semaine domine l’actualité africaine dans les journaux allemands.

La préparation des élections du 30 juillet et de la mission européenne chargée de les sécuriser fait couler beaucoup d’encre. Reportage par exemple dans la Tageszeitung sur les retards, pour ne pas dire les ratés, de la démobilisation des ex-miliciens et la formation d’une nouvelle armée, les Forces armées de la RDC. Sur les 18 brigades brassées, prévues par l’accord de paix de 2003, 12 seulement existent, la plupart uniquement sur le papier. Les manifestations de mécontentement se multiplient, constate le journal. A Mbandaka des soldats refusent d’entrer dans les casernes de la nouvelle armée. A Uvira des militaires manifestent pour réclamer le paiement de leurs soldes. A l’approche des élections le processus est dans l’impasse. Autre reportage, dans la Süddeutsche Zeitung cette fois, sur les craintes et les espoirs suscités par ces élections annoncées comme démocratiques, libres et transparentes. Crainte des anciens chefs de guerre d’être vaincus par les bulletins de vote. Crainte de la population d’un recours aux armes par les vaincus. Crainte de la communauté internationale de voir ses efforts réduits à néant. L’abbé Apollinaire Malu Malu, le président de la commission électorale, est conscient de ces risques, note le journal, mais pour l’homme d’église les problèmes au Congo sont la normalité. Il mise sur cette force singulière qui s’épanouit lorsqu’un peuple peut s’exprimer librement par la voie des urnes. Il peut compter aussi sur l’appui de l’Union européenne qui ne voit pas d’autre solution que les élections. Tout cela n’est encore qu’un espoir, mais comme le souligne un agent de la voirie à Kinshasa, les Congolais n’en ont pas d’autre. Côté européen, lit-on dans Die Welt, l’émissaire spécial de l’UE pour la région des Grands Lacs, Aldo Ajello, situe la phase la plus dangereuse entre le premier et le second tour de l’élection présidentielle, donc entre le 30 juillet et le 15 octobre. Il n’exclut pas une prolongation de la mission européenne au-delà des quatre mois prévus. Par ailleurs et comme le note aussi Die Welt, le général allemand Karlheinz Viereck, qui commandera depuis Potsdam la force européenne, n’exclut pas quant à lui l’usage de la force armée si la liberté de mouvement de ses soldats est entravée.

En Afrique du sud la mairie de la ville du Cap est depuis le mois de mars aux mains d’une femme. Elle est blanche, d’origine allemande, et la presse nous révèle qu’elle est devenue un cauchemar pour l’ANC, le parti au pouvoir.

Helen Zille, une dame de fer à la mairie du Cap, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L’ANC a tout fait pour la faire chuter. Car cette ancienne journaliste devenue vice-présidente de l’Alliance démocratique, un parti d’opposition, entend faire le ménage : balayer la corruption, le népotisme, l’opacité des marchés publics. Un exemple : elle a gelé la construction du nouveau stade qui doit accueillir au Cap des matches de la prochaine Coupe du monde de football en 2010. Je veux d’abord voir, dit-elle, un plan financier, or jusqu’à présent personne ne m’en a montré un. Pas étonnant, souligne le journal, que la nervosité grandisse jusque dans les plus hautes sphères de l’ANC. Avec Le Cap, Helen Zille occupe l’endroit le plus connu d’Afrique du sud. Si elle réussit à y extirper la corruption, devenue une plaie dans le pays, cela pourrait avoir un effet de signal pour d’autres grandes villes. Un mot encore pour vous dire que la Tageszeitung comprend l’attitude des footballeurs togolais qui avaient fait la grève de l’entrainement avant leur premier match de Coupe du monde ici en Allemagne. Le journal parle de désobéissance civile, justifiée par la corruption et le népotisme qui rongent la fédération togolaise de football – et elle n’est pas la seule en Afrique.