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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron1 septembre 2006

Ouganda – Afrique du sud

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Cette semaine la République démocratique du Congo a subitement disparu des colonnes des journaux. C’est bien plutôt l’Ouganda qui retient l’intérêt dans l’actualité africaine. Et cet intérêt est évidemment motivé par l’accord de cessation des hostilités conclu le week-end dernier entre le gouvernement ougandais et les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur. La guerre dans le nord de l’Ouganda, écrit la Süddeutsche Zeitung, figurait parmi les conflits les plus coriaces en Afrique. Pendant longtemps l’espoir d’un arrêt des combats aura été vain. Mais à présent, après une effusion de sang de plus de 19 ans, la paix n’a jamais semblé aussi proche. Si la LRA, poursuit le journal, est prête aujourd’hui à dialoguer avec le pouvoir du président Museweni, cela tient pour beaucoup au rétrécissement de sa marge de manoeuvre. Non seulement la justice pénale internationale talonne ses dirigeants, mais la situation au Soudan a aussi profondement changé. Le régime du Nord- Soudan passait autrefois pour l’allié le plus zélé de la LRA. Mais les rebelles ougandais ne peuvent plus compter sur les dirigeants de Khartoum depuis la signature de l’accord de paix entre le Nord et le Sud-Soudan. Les troupes du gouvernement soudanais ont été contraintes de se retirer largement du Sud Soudan. La LRA a ainsi perdu un appui important. Elle a dû, note la Tageszeitung de Berlin, évacuer ses bases au Sud-Soudan et se replier en République démocratique du Congo d’où elle a poursuivi sa guerre. Une guerre parmi les plus brutales du monde. Elle aura fait deux millions de déplacés et dépeuplé des régions entières. Reste à voir, s’interroge le journal, si les perspectives de paix seront durables. Une supervision militaire internationale du processus n’est pas prévue.

Et puis après la 16ème conférence internationale sur le sida, qui a eu lieu récemment à Toronto, la presse allemande revient sur les ravages que fait la pandémie en Afrique du sud. Ce sont un millier de personnes, note Die Welt, qui meurent chaque jour du sida en Afrique. 5,5 millions de personnes sont séro-positives, soit 11% de la population. Mais le gouvernement du président Thabo Mbeki reste serein. Les dangers de la consommation de nicotine sont dénoncés en des termes infiniment plus durs. La ministre de la santé ne se prive pas de vanter en toute occasion les vertus curatives du jus de citron ou de l’huile d’olive contre le sida. Cela a valu à l’Afrique du sud de se faire vertement réprimander à la conférence de Toronto, poursuit Die Welt. L’envoyé spécial de l’ONU pour le sida en Afrique, Stephen Lewis, a qualifié le gouvernement sud-africain "d’obtus, de dilatoire et de négligent" et l‘a appelé à se repentir. Il n’en est rien, constate le journal. Thabo Mbeki continue d’attribuer la prolifération du sida à la pauvreté résultant de l’apartheid. Le sida reste en Afrique du sud un sujet tabou.

Enfin, comme la semaine dernière déjà, la presse allemande évoque l’afflux d’immigrés clandestins africains en Europe.

Des noms comme Tenerife, Ceuta et Melilla ou Lampedusa reviennent actuellement avec une triste régularité dans les médias, lit-on dans la Tageszeitung. Il est vrai bien sûr que ceux qui veulent atteindre l’Europe par des voies aventureuses sont victimes de bandes criminelles qui gagnent des millions en envoyant sans cesse des gens à la mort. Mais ces gens sont aussi victimes d’une politique européenne qui prétend combattre des visées criminelles et ne fait qu’en maintenir les préalables. Il n’est pas vrai, souligne le journal, que les stratégies de défense de plus en plus perfectionnées visent à combattre les passeurs. Le principal objectif de la politique européenne de fermeture des frontières est de maintenir la misère des réfugiés loin de l’Europe.