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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron3 novembre 2006

RDC -Libye

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A Bumba, dans le nord de la RDC, le 29 octobre
A Bumba, dans le nord de la RDC, le 29 octobreImage : AP

Nous commençons par la République démocratique du Congo où la population continue d’attendre les résultats du second tour de l’élection présidentielle, disputé entre Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba. C’est dans la semaine qui vient que la commission électorale indépendante devrait commencer à publier des résultats partiels. Mais comme l’écrit la Tageszeitung, à Kinshasa les partisans de Jean-Pierre Bemba sont convaincus de sa victoire. Dans la capitale cela est peut-être vrai, au niveau national il pourrait en être autrement. La peur de manipulations, note également le journal, est grande. Lors du second, comme du premier tour, les voix ont certes été comptées juste après la fermeture des bureaux de vote, la nuit, souvent à la lumière des bougies et chaque bureau de vote a affiché les résultats le lendemain matin. La transparence du décompte des voix est ainsi assurée. Mais lorsque les bulletins de vote et les procès-verbaux des résultats atterrissent dans les centres de compilation, le processus devient opaque. L’hebdomadaire Die Zeit rappelle à quel point l’atmosphère était tendue à l’approche du second tour. Mais la pluie aura calmé les esprits. Des torrents d’eau sont tombés dimanche dernier à Kinshasa, transformant la capitale en bourbier. Cela dit, poursuit Die Zeit, la pluie a aussi volé à de nombreux Kinois ce qui leur restait d’optimisme. Des bureaux de vote au milieu d’ordures flottantes sont un amer symbole de l’état du pays et de l’incapacité de ses élites.

En Libye, cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien sont en prison depuis maintenant sept ans. Tous sont inculpés d’avoir sciemment inoculé le virus du sida à 426 enfants. La brève reprise de leur procès, cette semaine à Tripoli, est l’occasion pour la presse allemande de se pencher sur la situation en Libye. Cette parodie de justice, écrit la Süddeutsche Zeitung, est le dernier obstacle à l’entière réhabilitation internationale du guide de la révolution. Cela au moment où le colonel Kadhafi autorise ses deux fils à sortir de son ombre. L’aîné, Seif al-Islam, 34 ans, passe pour l’incarnation des efforts de réforme dans le pays. Rien ou presque dans la "djamhariya", l’Etat des masses institué par son père, ne trouve grâce à ses yeux. Kadhafi, poursuit le journal, réagit avec bienveillance. Il laisse Seif al-Islam se profiler comme successeur. Mais parallèlement, il encourage un possible rival: son autre fils, Saadi, 32 ans, qui jusqu’à présent ne s’était distingué que par son goût du football. Après 37 années d’autocratie, note le journal, la succession de Kadhafi est loin d’être réglée. Mais on ne dira pas que rien ne bouge en Libye. Le prix des antennes satellites, qu’il n’est plus besoin de cacher, est passé de 5 000 dinars à 200 dinars (l’équivalent de 120 euros), l’accès à Internet est entièrement libre. Il n’y a en Libye que 14% d’analphabètes. Les visas de sortie ont été supprimés. Quiconque en a les moyens peut voyager à l’étranger.

Enfin la presse allemande évoque la mort, mardi dernier, à l’âge de 90 ans, de l’ancien président sud-africain Pieter Willem Botha. Et comme l’écrit la Frankfurter Rundschau, l’Afrique du sud ne versera pas de larmes sur celui qui s’était fait surnommer "le grand crocodile" pour la brutalité de sa politique répressive. Botha, souligne le journal, fut toute sa vie durant le protagoniste de la ségrégation raciale. Et jamais, ajoute la Süddeutsche Zeitung, jamais il n’a accepté de témoigner devant la commission Vérité et Réconciliation, ni moins encore de présenter des excuses pour avoir fait jeter en prison, torturer et assassiner des milliers d’opposants.