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Afropresse à présent, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron10 septembre 2004

Soudan – RDC – Franc CFA

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Image : AP

La presse allemande reste pessimiste pour l’avenir du Soudan. Les combats ont repris au Darfour, écrit la Süddeutsche Zeitung, et l’aide humanitaire aux déplacés devient de plus en plus difficile. La récente attaque d’un convoi de secours est à cet égard un signal menacant. Sans compter, souligne le journal, que dans le Sud-Soudan les combats sont également en train de reprendre, et que cela risque de compromettre l’accord de paix laborieusement négocié entre le régime de Khartoum et les rebelles de John Garang. Le Soudan est sur le point d’éclater, estime notre confrère, surtout si un troisième front s’ouvre dans l’est du pays où l’hostilité contre le pouvoir central va aussi en s’amplifant. Il sera dès lors très difficile d’empêcher une somalisation du Soudan. La Frankfurter Rundschau se fait l’écho de l’avertissement lancé par Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU, au gouvernement soudanais, accusé de ne pas en faire assez pour stabiliser le Darfour. Le journal évoque aussi dans un autre article l’action de l’Union européenne qui a fourni jusqu’à présent 285 millions d’euros pour l’aide humanitaire et le financement de missions d’observateurs. L’Union européenne qui, sans en faire étalage, est aussi associée depuis plusieurs mois aux discussions de paix. C’est elle par exemple qui a été à la fois médiateur et bailleur de fonds pour les pourparlers qui ont abouti à l’accord de cessez-le-feu du 8 avril. Des officiers de l’état-major militaire européen, ainsi que des observateurs du cessez-le-feu originaires du Danemark, de France, de Hongrie, d’Irlande, d’Italie, des Pays-Bas, de Suède et de Grande-Bretagne, sont présents au Darfour ou conseillent l’Union africaine dans sa mission militaire, relève la Frankfurter Rundschau.

L’adoption d’une nouvelle loi sur l’armée sauvera peut-être la paix au Congo, lit-on dans la Tageszeitung de Berlin après le retour de l’ex-rébellion du RCD Goma dans le gouvernement de transition à Kinshasa. Cette loi, votée par le sénat congolais après des mois de tractations prévoit que sur les 320 000 combattants de la guerre civile, 120 000 seront intégrés au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo, alors que 200 000 seront démobilisés. Le processus doit être supervisé par un conseil de sécurité, présidé par Azarias Ruberwa, le président du RCD. Mais poursuit le journal, ces projets ne deviendront réalité que si la paix s’installe dans l’est du Congo. Or pour cela bien des défis doivent encore être relevés. Par exemple: augmenter, comme le demande Kofi Annan, les effectifs de la MONUC. Mettre en place, au niveau local, des mécanismes politiques pour apaiser les rivalités ethniques et les luttes de pouvoir économiques. Ou encore régler le rapatriement des milices hutues rwandaises présentes dans l’est du Congo.

En Afrique de l’ouest une vaste opération de changement de monnaie est annoncée à partir du 15 septembre. Comme l’explique la Frankfurter Rundschau, 600 millions de billets de banque, dans la zone CFA ouest-africaine, vont être échangés contre de nouveaux billets. Plus de 20 milliards de francs CFA, tombés aux mains d’insurgés ou de malfaiteurs lors de coups d’Etat et de rébellions , ne seront plus alors que du papier-chiffon. Mais note le journal, à la différence du passage à l’euro, il y a un peu moins de trois ans, le délai de transition est extrêmement court. Après le 1er décembre 2004, les billets valables jusqu’à présent ne seront plus acceptés comme moyens de paiement dans les huit pays ouest-africains que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, l’opération touchant surtout la Côte d’Ivoire, qui brasse 40% du volume monétaire en CFA. C’est aussi dans ce pays, rappelle le journal, que le coup d’Etat de 1999, la tentative de putsch de 2001, la rébellion de 2002 et les hold-up dans des filiales de la BCEAO ont fait perdre le plus d’argent à la Banque centrale ouest-africaine. D’où la décision de lancer cette gigantesque opération de changement de billets. Le chaos aux guichets de banque est programmé, prédit le journal.