Adoption? Attention danger!
1 février 2010Cinq hommes et cinq femmes ont été interpellés au poste-frontière de Malpasse et placés en détention provisoire. Ils prétendent être des missionnaires d’une église baptiste qui voulaient ouvrir un orphelinat, pas des voleurs d’enfants. Clint Henry, le porte-parole de leur communauté :
« Nous pensions avoir réglé toutes les formalités, avoir eu toutes les autorisations. Mais il manquait certains papiers, apparemment. Nous regrettons d’être soupçonnés de mener des activités illégales. »
De son côté, le ministre haïtien des Affaires sociales, Yves Cristalin, prétend que le groupe d’Américains n’avait « aucune autorisation » et qu’il n’avait donc pas le droit de faire sortir des enfants du pays. Depuis, les enfants ont été placés dans une structure d’accueil de Villages d’Enfants SOS, une association dirigée par Georg Willeit:
« Tous ces enfants étaient désespérés, ils avaient faim et soif. Parmi eux, il y avait même des bébés déshydratés. L’un d’entre eux, âgé de deux ou trois mois, a dû être conduit à l’hôpital par la Croix Rouge, c’était un cas d’urgence. »
Les associations d’aide aux enfants présentes sur le terrain essaient au contraire d’enregistrer tous les enfants seuls, dans l’espoir de retrouver certains de leurs proches. Pour elles, il est hors de question de ramasser des enfants dans les rues de façon arbitraire (voir interview ci-dessous).Caroline Bakker, responsable de l’UNICEF dans les Caraïbes, explique que l’aide aux sinistrés ne s’improvise pas :
« C’est seulement quand nous avons fait le tour des autres possibilités que nous cherchons des solutions alternatives pour les enfants, comme l’adoption, dans le pays ou à l’international, qui n’est que l’une des alternatives possibles. »
Cet épisode, non encore élucidé, met le doigt sur le problème global des profiteurs de catastrophes. Haïti ne fait pas exception à la règle la détresse de la population après le séisme est une aubaine pour les trafiquants de toutes sortes qui n’hésitent pas à faire rimer « misère » avec « bonnes affaires ».
Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Audrey Parmentier