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Accord sur le droit de séjour des étrangers « tolérés »

Aude Gensbittel14 mars 2007

La presse allemande revient sur le compromis trouvé entre l’Etat fédéral et les Länder, les Etats régionaux, sur le droit de séjour des étrangers qu’on appelle « tolérés ». Il s’agit de personnes dont la demande d’asile a été rejetée, mais qui sont restés en Allemagne. Une situation qui concerne environ 180 000 personnes. Selon le compromis, ceux qui sont depuis assez longtemps dans le pays – entre 6 et 8 ans – obtiendront un permis de séjour à condition de trouver un travail d’ici 2009 et de parler allemand. Une décision qui est loin d’enthousiasmer les journaux allemands.

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Seul die Welt semble plus ou moins se satisfaire du compromis. Le nouveau droit de séjour a quelque chose de symbolique, écrit le journal de droite. Et il aidera un certain nombre de personnes de façon pratique. Ce n’est pas beaucoup, mais c’est déjà mieux que rien.

Pour la Süddeutsche Zeitung en revanche, il ne faut pas s’attendre à une explosion de joie parmi les étrangers « tolérés » après le compromis de Berlin. Pour la plupart des 180 000 personnes dont la demande d’asile a été rejetée, les permis si convoités de séjour permanent resteront encore longtemps hors d’atteinte, même pour ceux qui vivent depuis longtemps dans le pays. Car les membres de la coalition ont inclus plusieurs embûches dans le projet de loi. Ceux qui ont « menti » à l’Etat dans le processus de demande d’asile sont par exemple rejetés d’office, et pour cela suffit ne serait-ce qu’une fausse indication sur l’âge d’un enfant qui a fui son pays avec ses parents. La seule bonne nouvelle venant de Berlin, c’est que l’interdiction de travail pour ces étrangers « tolérés » a été supprimée.

« Tolérés », ce n’est pas un bien joli mot, estime la Berliner Zeitung. Mais il reflète de façon appropriée la situation d’environ 180 000 réfugiés qui n’ont presque aucun droit. L’expression en dit aussi beaucoup sur l’attitude des hommes politiques allemands vis-à-vis des personnes qui ont dû fuir leur pays pour cause de guerres, de persécutions ou pour des raisons économiques. Ils sont tolérés, mais ne sont pas acceptés et ne peuvent pas travailler ni s’intégrer. Le fait que leur situation actuelle est, elle, intolérable, cela les hommes politiques le savent depuis longtemps. Le débat sur le droit de séjour a commencé il y a 15 ans. Un accord sur le sujet est donc déjà en soi un progrès. Mais le grand geste humanitaire qui avait été annoncé n’a pas eu lieu.

Pour la Tageszeitung, ce sont les plus faibles qui sont touchés le plus durement par le compromis de la coalition : les personnes âgées, les enfants et les malades. Tous ceux qui ne peuvent pas travailler sont condamnés à rester pendant des années dans des logements collectifs et à subsister seulement grâce à des prestations en nature. Augmenter la pression sur les étrangers et rendre l’Allemagne non attrayante pour les réfugiés, voilà le seul objectif.