Accord dans le service public allemand
10 février 2005eté... Il faut toutefois noter que les Etats régionaux, qui emploient 900.000 personnes, n'étaient pas représentés aux négociations et ont refusé d'adhérer à cet accord. Un accord largement commenté par la presse allemande...
La Frankfurter Rundschau revient sur les conditions de cet accord, relevant que la pierre d’achoppement – l’allongement de la durée du travail – a finalement disparu. Désormais, on travaillera plus longtemps dans les officines municipales et ce, malgré les dénégations acharnées du patron de Verdi qui avait refusé d’abandonner ce principe syndical.
Die Welt salue le caractère exemplaire de l’accord, même si le paiement à la performance ne vaut que pour le haut du panier, que les fainéants ne subiront aucune sanction salariale, et qu’on n’a quasiment pas touché aux acquis du personnel en place. C’était une exigence du syndicat Verdi pour accepter l’allongement du temps de travail. Cette diminution implicite du salaire horaire profitera à long terme aux employeurs.
Le jeu en valait la chandelle, souligne également la Süddeutsche Zeitung. Syndicats et employeurs ont fini par se mettre d’accord pour réformer le service public. Performance au lieu de conservation aveugle des acquis, rehaussement salarial des débutants au lieu de primes à l’ancienneté, cette modernisation des conditions tarifaires du service public va faire bouger les choses dans les bureaux. Et le journal de citer Kurt Tucholsky qui disait que si chaque Allemand rêve de se trouver derrière un guichet, son destin sera alors de se retrouver devant un guichet. Cette réforme est bonne autant pour ceux qui seront devant que ceux qui seront derrière.
La Tageszeitung, de Berlin, souligne que cet accord ne vaudra que pour les employés de l’Etat et ceux des communes. Les Régions n’ayant pas participé aux négociations, elles espèrent décrocher des conditions encore plus favorables pour elles, ce qui est loin d’être assuré.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung s’engage dans la brèche et relève que les Régions ont été cette fois bien inspirées de se désolidariser de la Fédération et des communes. Il reste à espérer qu’elles parviendront elles aussi à imposer cet allongement de la durée du travail et la modération en matière de salaires. Sinon, ce seront encore une fois les contribuables qui paieront la facture, au détriment de l’emploi, conclut le quotidien.