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Accord à l'arraché entre verdi et Deutsche Telekom

Aude Gensbittel21 juin 2007

au cœur des commentaires de la presse : l’accord entre Deutsche Telekom et le syndicat verdi. Au bout de huit jours de difficiles négociations, direction et représentants syndicaux sont finalement parvenus à un compromis sur les projets de restructuration du grand groupe de télécommunication. Les 50 000 employés qui seront externalisés dans la filiale T-service vont comme prévu travailler plus, mais avec une baisse de salaire de seulement 6,5% et non de 9%. En contrepartie, l’entreprise s’engage à n’effectuer aucun licenciement d’ici 2012. Pour la plupart des journaux allemands, il s’agit-là d’un résultat bien mince pour près de six semaines de grève.

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Le chef du personnel de Deutsche Telekom Thomas Sattelberger et le négociateur de verdi Lothar Schroeder
Le chef du personnel de Deutsche Telekom Thomas Sattelberger et le négociateur de verdi Lothar SchroederImage : AP

Dans sa lutte de plusieurs semaines sur les salaires, Verdi a perdu face à Deutsche Telekom, écrit la Tageszeitung. Le vote de la bourse est là sans équivoque : le cours de l’action Telekom a grimpé dès l’annonce de l’accord. Cependant le résultat des négociations est si compliqué que le syndicat des services devrait réussir à dissimuler quelque peu sa défaite. Parmi les concessions placebo de l’entreprise, il y a la protection anti-licenciement jusqu’à 2012 et l’interdiction du rachat de la filiale de services jusqu’en 2010. Mais en regardant les chiffres, on voit que Deutsche Telekom a atteint son but : à moyen terme, elle économisera au moins 500 millions d’euros par an sur les coûts de personnel. Cela pourrait même être 900 millions.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le syndicat verdi ne pouvait pas gagner sa bataille contre Deutsche Telekom. Et cela pas seulement parce que le groupe est en position de force du point de vue juridique et aurait pu réaliser ses projets sans l’accord du syndicat. La tentative de ce dernier de préserver les acquis sociaux va tout simplement à l’encontre des principes de gestion de l’entreprise et de la conjoncture du marché. Cela a beau être amer pour les employés, qui se sentent lésés face aux salaires plus élevés d’autres branches et qui n’ont pas tort de reprocher des erreurs à leur direction, il faut reconnaître que si Deutsche Telekom est si chère, c’est aussi parce qu’en comparaison avec ses concurrents, elle paye des salaires trop élevés.

Malgré une lutte de plus d’un mois entre direction, comité d’entreprise et syndicat, après une grève et des négociations marathon, beaucoup d’employés de Deutsche Telekom vont finalement tout de même devoir travailler plus pour moins d’argent, écrit la Süddeutsche Zeitung. N’était-il pas possible de parvenir au même résultat plus rapidement et en épargnant des désagréments aux clients ? se demande le journal. Eh bien non. Car étant donné la profonde restructuration et les larges coupes au sein de l’ancienne entreprise publique, une telle conséquence ne se négociait pas à la va-vite : elle devait mûrir petit à petit. Même si c’est dur à accepter pour les salariés, le bon vieux temps est terminé et ne reviendra plus. Beaucoup chez Deutsche Telekom doivent à présent lentement et péniblement s’en rendre compte.