A droite toute !
29 septembre 2008Avec en tête de page les mines contrites des deux grands perdants du scrutin d'hier, Erwin Huber, patron de la CSU, et Günther Beckstein, Ministre-Président de Bavière, die Welt constate que l'Allemagne n'a désormais plus de partis monopolistique sur le plan régional. Après le SPD de Rhénanie du Nord-Westphalie, c'est au tour de la CSU de perdre une majorité absolue détenue sans faillir depuis des décennies. Hier l'union chrétienne-démocrate a perdu cette forteresse électorale qui a évité à Angela Merkel en 2005 de rester dans l'opposition.
A côté de titres comme «La chute de l'empire alpin» ou « la Bavière devient enfin normale » la Tageszeitung illustre ce bouleversement du microcosme politique allemand avec un crucifix sur fond de massif alpin, allusion sans équivoque au premier vers de l'hymne bavarois « Que Dieu soit avec toi, Toi pays des Bavarois... ». Restant dans le contexte de la politique alpine europénne, le quotidien de Berlin revient aussi sur la forte poussée de l'extrême-droite révélée par les législatives autrichiennes anticipées d'hier.
Un résultat qui fait dire à la Frankfurter Rundschau : « Aucun groupement d'extrême-droite n'a jamais obtenu autant de voix en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. A eux deux, les deux partis obtiennent 29 % des suffrages. Amère conclusion : le problème n'est pas la faiblesse de la démocratie, c'est la puissance des forces de droite. Apparemment, l'Autriche ne connaît pas de feu rouge contre les tournants vers la droite extrême.
Si les fortes pertes enregistrées par les socialistes et les conservateurs en Autriche sont également à la Une de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le quotidien de Francfort sur la Main revient aussi le plan Paulson, apparemment adopté par le Congrès américain. Ce plan est une équation comprenant de multiples inconnues. Seule son application dira s'il redonnera vie au marché du crédit.
Même constat pour la Süddeutsche Zeitung. Les Démocrates du Congrès ont largement corrigé la copie de Paulson, protégeant ainsi mieux les contribuables américains et taillant dans les pouvoirs de l'administration. Vu la gravité de la situation pourtant, personne ne va oser permettre l'échec de ce programme. D'un autre côté, le sauvetage de Wall Street par l'Etat n'est pas du tout du goût des Américains. Des surprises sont donc toujours à craindre...