Le désarroi au CHU de Brazzaville
4 août 2017Le service des urgences est désert depuis le 1er août au CHU de Brazzaville où une centaine de cas graves arrivent chaque jour, dans un état critique. Les patients sont systématiquement refoulés ou orientés vers les centres hospitaliers secondaires de Brazzaville.
A chaque fois qu’un cas désespéré est signalé aux urgences, les agents en grève crient : «Nous ne recevons pas» barricadés derrière leurs bureaux.
S’en suivent souvent les appels d’assistance, et les pleurs, dus au décès des malades par défaut de soin. Tous les brancards et autres fauteuils roulants du service des urgences ont été retournés, faute de personnel.
La peur gagne les patients
Clémentine, une garde-malade, s’inquiète de ce que son époux, dans le coma aux services des AVC ne soit plus régulièrement pris en charge depuis le début de cette grève.
Elle dénonce cette attitude, car, affirme-t-elle, les soins médicaux coûtant très chers au CHU, on ne devrait pas poser le problème de salaire impayé.
A la vérité, le petit nombre de médecins qui arrivent travailler est débordé par le nombre de cas urgents. «Il y a beaucoup de travail, nous travaillons par équipe de deux personnes. Mais, il y a trop de malades pour nous», se plaint un jeune médecin en pédiatrie.
Les agents du CHU de Brazzaville réclament trois mois de salaires impayés. Le récent limogeage de la directrice générale de cet établissement hospitalier, souhaité par le personnel, n’a finalement pas réglé le problème.