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3 ans de prison pour l'historien négationniste David Irving

Audrey Parmentier21 février 2006

Hier, David Irving a été condamné à 3 ans de prison pour négationnisme. Cet historien britannique est entre autres l’auteur de « Hitler's War », «la guerre d'Hitler », un livre paru en 1977 qui tente de minimiser les atrocités nazies. Une condamnation symbolique qui intervient alors qu’en Allemagne, la Dresdner Bank est rattrapée par son passé nazi.

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David Irving auteur de "Hitler's War"
David Irving auteur de "Hitler's War"Image : AP

« Réactivation de la politique nazie » : c’est sous ce chef d’accusation que comparaissait hier David Irving devant le tribunal correctionnel de Vienne. Dix-sept ans plus tôt, lors de réunions organisées en Autriche, cet historien britannique avait en effet nié l’existence des chambres à gaz dans les camps d’extermination nazis sous le troisième Reich. Pour lui, les chambres à gaz montrées aux touristes à Auschwitz étaient factices et avaient été construites par les Polonais après la guerre. Quant aux pogroms perpétrés pendant la Nuit de Cristal en 1938, David Irving les avait attribués à des inconnus déguisés. Des propos qui lui ont valu plusieurs condamnations en Grande-Bretagne et en Allemagne, où il est poursuivi pour incitation à la haine raciale. Il est également interdit de séjour en Nouvelle-Zélande et au Canada.

Entre temps, l’historien est revenu sur ses propos après avoir pris connaissance des documents d’Adolf Eichmann, l’initiateur de la solution finale. Et il a même plaidé coupable. Ce qui n’a pas empêché le jury de rendre un verdict unanime après sept heures d’audience : trois ans de prison alors qu’il en encourait dix en vertu de la loi autrichienne de 1947 contre la réactivation du nazisme. Choqué par ce verdict, David Irving a décidé de faire appel. Mais, et c’est ce qu’a souligné le politologue Fritz Plasser, le procès aura une signification symbolique importante. L’Autriche montre ainsi qu’elle a fondamentalement changé depuis l'ère nazie et qu'elle punit désormais les mensonges sur l'Holocauste.

En Allemagne, ce travail de deuil sur le passé nazi est à un stade beaucoup plus avancé : de nombreuses entreprises ont en effet ouvert leurs archives à des experts, chargés de faire la lumière sur leur degré d’implication dans le régime. D’autres ne l’ont pas fait. Et notamment la Dresdner Bank, qui était selon des historiens la banque conseil des SS. Un rôle que la deuxième banque commerciale la plus puissante d’Allemagne a toujours dissimulé. La Commerzbank, elle, devrait passer aux aveux dans les jours à venir.