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13 août 1961: le Mur de Berlin

Carine Debrabandère11 août 2006

155 kilomètres de béton et de barbelés : il y a 45 ans, les autorités est-allemandes donnaient leur fer vert à la construction du Mur de Berlin, le Rideau de fer, symbole pendant 28 ans de la division de l’Europe.

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Image : DW

« Je ne suis pas au courant d’une telle construction. Les maçons de notre capitale sont occupés à bâtir des logements. Personne n’a l’intention de construire un mur ».

Cette phrase célèbre, c’est Walter Ulbricht, premier secrétaire du SED, le parti communiste est-allemand, qui la prononce, le 15 juin 1961. Deux mois plus tard, le 13 août 1961, peu après minuit, plusieurs milliers de soldats et de policiers de la République Démocratique allemande participent à l’opération « Muraille de Chine ». Objectif officiel: ériger un mur de protection antifasciste contre l’ouest de la capitale. En fait, il s’agit de stopper l’exode de plus de deux millions de citoyens d’Allemagne de l’Est vers l’Allemagne fédérale. Ce 13 août 1961, celui qui allait devenir le chancelier de la politique d’ouverture à l’Est, Willy Brandt, alors bourgmestre de Berlin-ouest, décrypte la signification des mesures prises par la RDA :

« Elles signifient non seulement la mise en place d’une frontière en plein centre de Berlin mais aussi bel et bien la construction d’un dispositif de verrouillage d’un camp de concentration ».

Symbole de la division de l’Europe et de la Guerre froide, le Mur de la Honte restera en place jusqu’au 9 novembre 1989. Au cours de ces 28 années, de nombreuses personnes trouveront la mort en essayant de franchir la frontière. On ne dispose toujours pas de bilan officiel, car la RDA a masqué la vérité sur les victimes de tentatives d’évasion. Mais au moins 125 personnes sont mortes sous les balles est-allemandes. Ce sont les derniers chiffres établis par le Centre de recherches sur l’histoire contemporaine. Hans-Hermann Hertle, chercheur à ce centre basé à Potsdam, près de Berlin.

« J’ai surtout été choqué, en consultant les archives, par l’intensité des tirs de la police est-allemande. Les gardes-frontière tiraient parfois jusqu’à 200 balles dans le dos de personnes qui ne voulaient que recouvrer la liberté. On aurait pu arrêter les fugitifs autrement. »

Aujourd’hui, il n’y a que peu d’endroits à Berlin qui rappellent le tracé du Rideau de fer. La ville de Berlin, qui est en même temps un Etat fédéral, a décidé de se doter d’un itinéraire balisé qui reliera six lieux du souvenir : la Bernauer Straße notamment, où périrent nombre de fugitifs, et bien sûr Check Point Charlie, l’ancien point de passage entre l’ouest et l’est pour les étrangers.